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C'est mieux en le disant!

Les accidents ne font pas partie du métier de pompier !
- Paru le 24/01/2011
- Déjà lu 14280 fois.

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Cours formateurs flashover - Draguignan (Canjuers-France) 2009
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Zoom! bulletArticle: Base d'entraînement de Woensdrecht


Les sapeurs-pompiers ont besoin de s'entraîner et il existe pour cela des installations spéciales. C'est surtout le cas lorsque les feux à traiter sont spécifiques. La base aérienne de Woensdrecht aux Pays-Bas, est un bon exemple de cette adéquation entre les feux et la formation correspondante.

Située à quelques kilomètres de la frontière avec la Belgique, juste au nord  d'Anvers, la base militaire de Woensdrecht s'étend sur plusieurs centaines d'hectares. C'est entre autres un centre de formation qui concerne aussi bien le feu que les formations liées aux autres nécessités militaires. La zone feu, opérationnelle depuis l'année 2000, est spécialisée dans les exercices relatifs aux feux d'aéronefs, et plus particulièrement aux feux d'avions militaires, entre autres les F16, utilisés dans le cadre de l'OTAN, aussi bien en Hollande qu'en Belgique (les sapeurs-pompiers Militaires Belges viennent s'entraîner à Woensdrecht). Mais le plateau feu possède également une structure bâtimentaire assez grande, permettant de s'entraîner à la gestion des feux de locaux.


La base
Pour des  raisons évidentes de sécurité, il est difficile de parler en détail de la base de Woensdrecht. Il suffit de savoir qu'en 1983, il était prévu que les USA y installent 48 missiles nucléaires en réponse à l'installation des SS20 Soviétiques, pour comprendre qu'on y ne rentre pas très facilement. Les photos des installations «feux» sont autorisées, mais doivent être visées par le service de sécurité. Ceux-ci n'ayant pas autorisé la diffusion de vue d'ensemble, vous ne trouverez ici que des vues assez proches, l'environnement général ne pouvait être que décrit mais pas photographié.

Bien sûr, il est tentant de se dire que notre ami GoogleMap pourrait nous permettre de voir la base dans son ensemble. Une recherche de «Woensdrecht airbase» vous permettra d'aboutir à une jolie photo aérienne, volontairement pixélisée et donc illisible....

Mais revenons à la base : l'infrastructure pédagogique est gigantesque, avec des salles de cours, cantines et plusieurs bâtiments avec des chambres. Les déplacements se font exclusivement en voiture, compte tenu de la taille globale des installations, habituelle pour les bases militaires de type aviation. A titre indicatif, la Base Aéronavale de Lann Bihoué, dans la zone de Lorient (Ouest de la France), s'étend sur environ 750 hectares.


Le plateau d'exercice
La zone dédiée au feu est composée de 4 zones.

  • Un bâtiment administratif avec salles de cours, vestiaires, douches, garages pour les engins, gonflage des ARI, réparation etc... Cette zone est surmontée d'une sorte de petite tour de contrôle qui permet de surveiller la totalité des installations feux et de les mettre en sécurité, au moindre problème.
  • Une zone « eu de local» avec un bâtiment à étages, avec escalier, garage etc... permettant de faire tout un ensemble d'exercices. Il est possible de faire manoeuvrer plusieurs équipes en même temps, soit sur le même feu par des accès différents, soit sur des exercices différents, en utilisant diverses zones de la structure. A l'intérieur du bâtiment nous trouvons également un parcours ARI, sous le principe bien connu des «cages» modulaires.
  • Une zone feux en plein air avec des reproductions d'aéronefs. Les appareils sont conçus pour simuler plusieurs appareils en un seul. Nous trouvons ainsi un hélicoptère Cougar avec équipement d'hélicoptère Apache (missiles) dans lequel il est possible de faire des feux de cockpit, de moteur, de zone passagers etc... Un F16 au sol et un autre sur ses roues pour simuler soit un feu sur un appareil après crash, soit un feu sur un appareil en zone de parking. Il y a également un DC10 sur lequel une des ailes est du type C130, avec simulation de feu sur les moteurs (réacteur d'un côté, hélice de l'autre), feu de cabine, feu de zone passagers, feu de zone bagages, feu de train d'atterrissage etc... Et enfin un C130 au milieu d'une grande zone de feu,  circulaire pour simuler l'inflammation d'une grande surface de carburant, lors d'un crash.
  • Une zone qui sert aux travaux divers (désincarcération, levage etc... ), située entre les deux autres zones feux.

Séchoir à vêtements
La vue générale est une chose, mais souvent ce sont les petits détails qui font aussi la différence. Les vestiaires sont équipés de système permettant de suspendre les vêtements de feux (gants, cagoules, vestes, pantalons) pour les mettre à sécher. Le système est ingénieux. Il consiste en de simples silhouettes réalisées en tubes, reliés entre eux. Ces tubes sont percés de petits trous et l'ensemble est branché sur un système soufflant de l'air chaud, comparable aux séchoirs à cheveux que l'on trouve dans les vestiaires de piscines, fixés au mur et disposant d'un flexible. Simple et efficace!


La pollution
Aux Pays-Bas, l'écologie est un sujet sensible. Les zones de feux sont donc exclusivement aux gaz (propane) et imaginer mettre là bas un «caisson bois» relève apparemment de la plus pure utopie.

Les zones de feu sont entourées de grilles pour la récupération des eaux et le sol empierré permet la récupération des écoulements qui n'iraient pas dans les grilles. L'ensemble des eaux d'extinction est dirigé vers un fossé qui s'écoule dans une zone de traitement, avec des roseaux et autres plantes filtrantes. Pour la zone feu bâtimentaire, des extracteurs de fumées sont présents sur le toit, avec système de filtrage car même si les feux sont au propane, cela produit quand même de la fumée.

La  gestion des feux
Le système de gestion des feux est très intéressant. Sachant que tout est au gaz, les points de feu sont fixes. Pour les aéronefs, ils sont placés sur les points les plus à mêmes d'être en feu tandis que pour le bâtiment, ils concernent le lit, la cuisinière, les zones d'atelier, une voiture etc... Chaque zone de feu est reliée à un système de contrôle, accessible via de gros connecteurs, placés dans les parois. Le formateur dispose d'une télécommande, qu'il branche sur le connecteur de son choix, en fonction du point de feu qu'il souhaite piloter. La force du système, c'est qu'il n'y a qu'un seul type de télécommande: le formateur branche sa télécommande et pilote le feu. Quand l exercice est fini, il débranche sa télécommande, va la mettre sur un autre point feu etc... La télécommande permet de mettre le feu en veilleuse, de le déclencher à pleine puissance, d'ajouter de la fumée etc... et aussi de déclencher un effet, qui sera différent suivant les zones: accroissement rapide pour le feu de cuisinière (inflammation d'une friteuse), augmentation de la puissance du réacteur du F16 ... Il est également possible de régler les capteurs d'extinction associés à chaque foyer, afin de simuler l'effet d'une extinction à l'eau, à la mousse etc.  C'est donc le système qui simulera par exemple une extinction «mousse» alors même que c'est toujours une extinction à l'eau qui sera effectuée.
Système de connecteur pour télécommande Télécommande Usage de la télécommande sur la mise à feu du moteur d'hélicoptère

Exercices sur feux bâtimentaires
La première partie de la visite a été consacrée à l'étude des feux bâtimentaires et aux divers exercices correspondants. Compte tenu du combustible employé, le réalisme est très limité. L'extinction consiste à arroser à tout va, sans aucune technique particulière, et de toutes façons les techniques utilisables efficacement sur un cas réel (feux de Classe A avec forte présence de fumées combustibles) s'avèrent ici inopérantes. Par contre, la multiplicité des zones permet de travailler les tactiques d'intervention.
Vue générale du bâtiment d'exercice Feu de friteuse Feu dans une carlingue d'avion


Malheureusement, nous constatons là-bas la même chose que lors des discussions que nous avons sur le site flashover.fr: les compétences tactiques ne peuvent s'acquérir qu'au travers d'une formation, qui elle-même prendrait en compte de véritables études et analyses. Mais comme ce n'est pas fait, la formation «tactiqu » reste insignifiante et le résultat est particulièrement visible avec des actions menées de façon désordonnée, des placements plus que douteux, des choix d'actions très discutables etc... Mais les installations ne sont pas en cause, bien au contraire. Du personnel réellement formé à une approche tactique des feux de locaux, trouverait ici un lieu de travail extrêmement intéressant pour valider toutes les approches.

Le «flashover»
Comme il se doit dans toutes les installations, un couloir est prévu pour « simuler le flashover ». Nous avons en fait une progression de flammes au plafond, destinée à simuler une grosse zone de rollover. C'est joli, cela donne de belles flammes, mais cela reste très éloigné de la réalité, entre autres à cause du manque de fumée et de la chaleur, qui n'est pas du tout aussi «globale» que dans un local.
De plus l'effet ne dure pas très longtemps, ce qui ne permet réellement de s'entraîner à l'usage des lances sur les flammes.

Exercices sur les aéronefs
La seconde partie de la visite a été consacrée aux feux d'aéronefs. Compte tenu de leur complexité et de l'ampleur des feux qui sont alors réalisés, force est de reconnaître que le manque de gestion tactique constatée lors de la première partie de la visite, laissait imaginer des actions plutôt désordonnées.
Les résultats furent au contraire particulièrement intéressants et très riches d'enseignements.
Les simulateurs sont construits avec des plaques métalliques de forte épaisseur pour résister aux températures. Les zones de feu sont pilotées avec le même principe de télécommandes que vue précédemment. Celles-ci sont connectées à l'extérieur ou à l'intérieur des avions, suivant le type de feu qui sera déclenché.
Dés le premier exercice, le résultat est étonnant: les engins, équipés de canon de toit, sont immédiatement au bon endroit, tandis que les hommes ont tous des fonctions parfaitement assignées. Même si le résultat n'est pas parfait (nous sommes là dans le cadre d'exercice), il est néanmoins d'un niveau technique exceptionnel par rapport à ce qui a été constaté sur les feux bâtimentaires.

Alors même que pour ceux-ci, l'approche n'est pas ordonnée, ici tout est calé, prévu. L'attaque démarre donc dans les quelques secondes qui suivent l'approche des engins, avec des moyens considérables. La notion de «petit débit» est tout à fait étrangère à ces sapeurs-pompiers qui, dans ce contexte, ont parfaitement compris que c'est un déluge d'eau de quelques secondes qui leur fait gagner la partie. De même le «free-lancing» (chacun fait quelque chose qu'il croit bien faire) ne semble pas exister, entre autre à cause de la pré-définition des actions.

Cette pré-définition possède plusieurs avantages. En premier les moyens, très puissants, sont mis en place très rapidement. Ensuite cette organisation permet de faire manoeuvrer ensemble des personnes n'ayant pas l'habitude de travailler conjointement et même, pouvant s'exprimer dans des langues différentes (comme nous le verrons plus tard). Enfin cette base pré-définie permet de juger de la  mise en place, en la comparant avec un modèle. Il n'y a donc plus de jugement d'opinion, comme c'est trop souvent le cas, mais une simple comparaison d'actions avec un modèle. Cette mise en oeuvre est tellement efficace que les exercices peuvent se succéder rapidement : en quelques minutes, l'exercice est lancé, réalisé et le débrieffing peut se faire. Là, l'instructeur peut rapidement dire ce qui a été ou non: tel camion n'était pas bien placé pour telle ou telle raison, telle action a été entreprise après telle autre alors qu'elle doit être entreprise avant, là encore pour telle ou telle raison.

L'approche tactique
Cette approche, très précise, amène à se poser de sérieuses questions sur les feux de locaux. En effet, comprendre comment de telles attaques sont réalisés en quelques secondes avec une telle qualité, permettrait sans doute d'avoir des pistes de travail pour appliquer cela aux feux batimentaires. Une longue discussion a donc été entamée avec les instructeurs. Au-delà des structures matérielles qui sont de très grande qualité, il est évident que c'est cette approche tactique qui donne tout son intérêt à ce lieu, bien que, paradoxalement, l'encadrement soit visiblement incapable de réaliser cette translation de techniques, ce qui explique les lacunes tactiques pour les feux de structures.

L'idée, souvent considérée comme assez farfelue, consistant à dire «tous les feux sont identiques» trouve ici (dans les feux d'aéronefs) sa totale validation. Bien évidemment, il existe de grandes familles de feux, mais à l'intérieur d'une famille, les feux sont globalement identiques. Ici les feux ne sont pas considérés comme «identiques» ou «différents» mais tous identiques à un certain niveau. Concrètement, si nous prenons 100 feux, nous n'en avons pas 80 identiques et 20 différents, mais 100 feux, identiques entre eux à 80%. Cette approche, très pragmatique, repose sur une logique simple: au lieu de regarder les événements et de n'en chercher que les différences, cherchons plutôt les points communs. Nous constaterons alors que ceux-ci sont plus nombreux qu'il n'y parait. Cette similitude permet de pré-définir des actions, qui fonctionneront donc, non pas dans 80% des cas, mais dans 100% des cas, sur 80% du feu. Il ne restera alors au chef des opérations qu'à analyser les 20% restants, tandis que son personnel sera déjà en pleine action sur 80% du feu.
C'est cette approche qui a permis de constater qu'un feu de C130 ou un feu de tout petit avion se traitaient en fait de la même manière. Le placement des engins incendies est donc pré-défini, tout comme les actions à entreprendre.

Autre point, particulièrement intéressant: l'approche des victimes. A notre grande surprise, nous trouvons ici ce qui a été préconisé dans le document «Approche Tactique des feux de locaux»: il faut attaquer pour sauver. Alors même que la présence de victimes est un point certain, c'est l'action d'attaque et l'extinction qui priment. Les moyens sont donc mis en oeuvre très rapidement, avec une puissance d'extinction qui est immédiatement placée au niveau maximal, alors même que l'alimentation des engins est matériellement impossible. La vitesse d'extinction est telle que les sauvetages ne sont retardés que de quelques instants et se font ensuite en toute sécurité.

Le système est tellement bien établi qu'un des instructeurs nous a raconté avoir formé des sapeurs-pompiers dans le cadre de l'OTAN, sur des secteurs ou le commandement ne parlait pas la même langue que les intervenants. Tout la phase initiale de l'attaque (placement des engins, mise en oeuvre de l'action d'extinction ...) étant pré-définie, il n'y pas nécessité de communication et la différence de langue ne pose aucun problème. La communication ne sera utile que lors de l'évolution de l'intervention, mais comme l'attaque aura été menée rapidement et efficacement, ce besoin de communication ne se fera sentir qu'une fois la situation stabilisée, donc à un moment ou la difficulté de communication ne sera plus pénalisante.

ICAO
Il faut cependant admettre que la mise au point de ces méthodes est grandement facilitée par l'existence d'organismes internationaux. Ainsi l'ICAO (International Civil Aviation Organization) est souvent citée par les instructeurs. Véritable lieu de définition des moyens, l'ICAO possède des sections, telle que l'Accident Investigation and Prevention, qui recense les accidents (du plus important au plus insignifiant) et en réalise l'analyse.
Il semble également que l'ICAO définisse des moyens et actions en fonction des avions. Par exemple pour accueillir tel nouvel avion, il faut être capable de mettre en oeuvre un certain débit en un certain temps. S'il ne dispose pas des moyens suffisants pour cela, l'aéroport ne pourra pas accueillir l'avion en question. Il n'y a donc pas de surprise et l'on peut considérer qu'un centre de secours «terrestres» devrait, dans le même esprit, assurer une connaissance continue de son secteur, afin de savoir si ses moyens sont toujours en adéquation avec les futures constructions et si l'évolution des habitations sur le secteur n'impliqueraient pas la mise à niveau des méthodes d'interventions. Ainsi les maisons individuelles à charpentes «Américaines» constituées d'un assemblage de petits madriers fortement inflammables, et même depuis peu, l'arrivée sur certaines maisons individuelles de charpentes métalliques, devraient nous inciter à la plus grande prudence et à une observation constante des secteurs d'interventions, sous peine d'avoir de bien tristes surprises.

Bien sûr, le travail peut sembler considérable, alors même que du point de vue d'un non spécialiste, il semble qu'un avion (à part sont carburant) ne présente que peu de danger. Le simple fait de savoir que sur tous les vols transatlantiques chaque siége est équipé d'un gilet de sauvetage associé à une bouteille d'air sous-pression permet de prendre un peu plus conscience des dangers, surtout lorsque l'on constate également que pour permettre la survie des passagers en cas de problème, les avions sont équipés de bouteilles d'oxygéne...

Ce système d'analyse est favorisé par l'extrême niveau qualitif des fabricants d'avions. Ainsi Boeing met à disposition une liste à destination des services incendies, avec toutes les zones dangereuses de ses avions. Dans le même ordre d'idée, l'ARFFWG (Aircraft Rescue and Fire Fighting Working Group) joue le rôle de liens entre les acteurs de la lutte incendie sur les avions.

Sur les aéronefs, le système de gestion des incendies est même poussée très loin: sur les zones potentiellement dangereuses et difficiles à éteindre, les avions sont équipés de petites trappes, nommées «fire access» permettant d'atteindre ces zones. Ces zones sont bien évidements présents sur les simulateurs de Woensdrecht.
Avion pour exercice, avec hélice d'un côté, réacteur de l'autre Avion en feu sur une nappe d'hydrocarbure Raph montrant la trappe fire-access sur un réacteur.


Les engins incendies
Difficile de parler feu d'avions sans parler des engins incendies. Suivant les formations, les sapeurs-pompiers utilisent le matériel du centre ou se déplacent avec leur matériel afin de s'entraîner dans des conditions proches de leur réalité. Les engins de grande taille (type E-One par exemple) sont évidement présents. Au niveau de ce qui nous intéresse (feux de locaux), un engin a retenu une attention particulière. Sorte d'auto-pompe, ce véhicule possède tout un ensemble d'équipements qui en feraient un outil très adapté aux feux urbains. Ses dimensions sont réduites pour en permettre le transport en avion cargo pour des missions lointaines. Il est équipé d'environ 2000 litres d'eau, d'émulseur (environ 300 litres), d'une lance-canon pilotée depuis l'intérieur de la cabine, outils de désincarcération, treuil, groupe électrogène, mat d'éclairage, lances, pompes etc... Un outil particulièrement polyvalent qui provient d'une base militaire aérienne Belge.

Fourgon incendie avec mât d'éclairage, treuil, lance canon etc... Un engin typique pour les feux d'aéronefs Vue générale de la zone feu, avec la tour de contrôle


Conclusion
La base de Woensdrecht est un centre d'entraînement de très bonne qualité, qui permet de gérer avec efficacité les feux d'aéronefs. Les feux de locaux y sont d'un intérêt limité du fait de leur combustible «gaz» qui pénalise le réalisme de l'extinction. Par contre, au-delà de ces feux, y venir pour apprendre les tactiques d'incendies et un «plus» indéniable, à condition d'avoir ensuite l'état d'esprit permettant d'appliquer ces recherches à d'autres domaines. A noter la difficulté qu'il peut y avoir à s'y rendre (centre militaire) et également le fait que c'est le Néerlandais qui est généralement employé pour la communication.

Remerciements
La visite à Woensdrecht a été rendue possible grâce à l'accueil des sapeurs-pompiers militaires de la Base de F16 «2 Wings Tactique» de Florennes (Belgique). Egalement un grand merci au service sécurité de la Base de Woensdrecht pour l'autorisation concernant les photos, ainsi qu'aux instructeurs «feux d'aéronefs» pour les discussions et informations particulièrement enrichissantes.


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Re: Base d'entraînement de Woensdrecht (Score: 1)
par Gredel le 26 mai 2008 à 09:57:01
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Encore une fois, un excellent article !!!

Deux questions/remarques :
- centres d'entraînement avec feu "au gaz" :
Le problème, pour moi, c'est que bien trop souvent on travaille pour l'entraînement avec de tels procédés. On sait que malheureusement le gaz n'arrivera jamais à reproduire les conditions que l'on va rencontrer en feu réel et de telles conditions d'entraînement peuvent même fausser des techniques d'intervention?
Le problème, c?est que de tels méthodes d?entraînement se font de plus en plus afin de limiter voire interdire les feux normaux : d?où une perte en terme de réalisme au feu. Ma question : existe-t-il des centres avec feux réels qui arrivent à rendre de telles pratiques écologiques (vu que c?est la mode) ?

- mise en place de tactiques prédéfinies pour interventions sur locaux :
Même si au départ, je cherchais aussi à mettre au point des tactiques pour l?intervention sur locaux, il me semble qu?une telle démarche sera difficile voire même impossible à mettre en place.
Si des tactiques prédéfinies sont possibles pour les avions, c?est que la problématique rencontrée lors des feux de véhicules est plus simple que celle rencontrée sur des feux de locaux.
En effet, il me semble qu?il y a beaucoup plus de facteurs qui doivent entrer en ligne de compte pour les feux de locaux que pour les feux de véhicule. On peut mettre en place des tactiques pour les avions car la problématique est très différentes : nous sommes sur un aéroport où le temps d?intervention est minimum (quelques secondes) avec des moyens toujours identiques et des gars surentraînés,? De plus, les structures mêmes des avions sont plus simples et diffèrent que très peu d?un modèle d?avion à l?autre (un gros tubes avec des réacteurs) : le positionnement des véhicules, les tâches à accomplir?, sont donc, à mon avis, presque toujours les mêmes d?une inter à l?autre
Arriver sur un feu et placer dès le départ son dispositif comme sur un accident de véhicule (avion,..) me paraît donc utopique : l?analyse de la situation sur avion et sur feu de locaux est très différente donc l?approche ne peut pas se faire de la même manière.
Plutôt que de chercher des tactiques prédéfinies pour les feux de locaux, je suis plutôt d?avis de mettre sur pieds des documents visant à aider les officiers à prendre les bonnes décisions. Une sorte d?aide-mémoire qui, avec une sorte de questionnaire à cocher, nous aide à mettre en place le dispositif adéquat pour telle ou telle intervention.

Je lance un pavé (un de plus) dans la mare et attends vos réactions

A plus

Greg


 
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