Où en sommes-nous?

Date: 07 février 2006 à 20:51:46
Sujet: C'est mieux en le disant!


Depuis maintenant près de deux ans, le site flashover.fr essaye de diffuser de nombreuses informations sur les PRF (Progression Rapide du Feu) et tente de mettre des mots et des explications sur des phénomènes parfois simples, parfois complexes, mais en tout cas toujours dangereux.



Prise de conscience
Le sapeur-pompier qui se connecte sur le site en n'ayant que sa formation de base comme bagage, pense rapidement qu'il a en face de lui des personnes avec des connaissances extrêmes alors que nous ne sommes que de simples curieux et que l'ampleur de nos connaissances est loin de couvrir l'ampleur des phénomènes. En tout cas, ce "simple sapeur-pompier" a le mérite de la curiosité : s'il vient ici c'est pour chercher à comprendre, et s'il fait cette démarche c'est bien parce qu'il a fait le premier pas, le plus difficile à faire : la prise de conscience.
Pourtant nous continuons d'être témoins d'affirmations plus ou moins erronées sur divers sites internet, ou même dans la presse "papier". Le décès du Capitaine Marleau (Montréal - Janvier 2006) a ainsi été l'objet de suppositions farfelues "flashover avec véritable torchère" etc? Le sapeur-pompier vit naturellement dans un univers qu'il idéalise, avec de gigantesques incendies et des faits et gestes dignes des plus grands héros de l'antiquité. Nous voici donc avec de grandes torchères, des phénomènes inconnus, contre lesquels nous ne pouvons évidemment rien ! Et dans ces conditions, pourquoi se former ? Il suffit d'être "profession à risque" et de pleurer à chaudes larmes lorsqu'un homme tombe au feu.
Et puis, nous sommes habillés en bleu, nous avons un joli casque et nous sommes des sapeurs-pompiers donc nous sommes invincibles. La preuve: nous conduisons sans respecter les limitations de vitesse et sans mettre de ceinture. Triste réalité.

Comment former ?
La question reste d'actualité. Elle a été posée ici-même via un sondage dont le résultat a été sans appel, en montrant un besoin évident de documents et de supports pour "porter la bonne parole".
Le Kit d'exercice tactique relatif à l'intervention de Blaina apporte une première réponse en mettant en situation un public plus large que celui des membres du site et en confrontant ce public avec une situation apparemment simple et qui pourtant dégénère rapidement.
Avec un kit, le formateur peut sensibiliser plusieurs dizaines de personnes qui, soyons lucides, ne viendront jamais sur le site pour étudier l'ensemble des documents.
Nous allons donc poursuivre cet effort et sortir d'autres kits d'exercice sur le même principe.
Seul point: le temps. Il est toujours facile de critiquer les services formations en disant "qu'ils ne font pas d'effort", mais ce serait oublier trop vite qu'ils doivent gérer l'ensemble des acquis. Nous nous interessons aux phénomènes thermiques, et cela nous passionne. Mais quid du secourisme, des spécialités etc... ? Si nous estimons que la formation feux de locaux est insuffisante, comment faire pour transmettre l'information? Les sapeurs-pompiers seraient-ils prèt à faire plus d'heures de manoeuvre? Nous, nous serions d'accord si ces heures consistaient à traiter du sujet qui nous passionne, mais serions-nous prèt à passer plus d'heures pour du secourisme? Pas certain. Pourtant celui qui est passionné pas son sujet n'y verrait aucun inconvénient. Et l'arrivée des réformes du secourisme risque encore de compliquer la tâches des responsables.

La réalité de l'intervention
Maintenant, il convient aussi de se poser une question à propos des récents accidents : qu'aurions-nous fait sur l'intervention de Montréal? Lorsque des dialogues s'instaurent ici, avec un début de description de cet accident, nous nous rendons compte que la compréhension du phénomène n'est pas évidente. Une fois cette compréhension acquise, nous pouvons toujours dire "Ah oui, d'accord : donc il s'est passé ça, puis ça puis ça et quand ils ont fait ça, ça a déclenché telle et telle chose". Mais si l'analyse une fois l'opération terminée est déjà difficile, posons nous la question de savoir ce que nous aurions fait sur place.

L'analyse actuelle de l'accident de Montréal permet de définir une méthodologie tactique : établir une division en bas de l'immeuble, établir une lance à fort débit dans le couloir, faire évacuer l'étage et les étages supérieurs, faire établir une échelle par l'extérieur en cas de besoin de repli par la fenêtre, ne laisser qu'un seul binôme à cet étage (pour ne pas tomber dans le piège de l'accident de Novembre 2004 à Paris - voir section téléchargement du site), faire rentrer ce binôme, en position basse, en tenue de feu complète (avec ARI), chercher le foyer, arroser délicatement, puis déblayer doucement. Ensuite ventiler mais toujours surveiller car les poches de gaz sont toujours dangereuses.

Facile. Ou plutôt, facile à dire. Mais pensez-vous qu'un sapeur aurait le cran de demander à son Chef de mettre tout cela en oeuvre pour une simple petite odeur ?
Pensez-vous même que le Chef du premier engin aurait pu mettre tout cela en oeuvre ? Ne pensez vous pas que nous aurions tous fait comme nos collègues Québécois ? Non pas par inconscience, mais par simple routine, par simple peur de la mise en place de moyens apparemment disproportionnés.

Facile à dire. Mais certainement pas facile à faire?






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