Pour certains visiteurs du site, celui-ci est une mine d'information
avec des documents, des articles et un forum. Mais lorsqu'ils
sont confrontés à la transmission de ces informations,
dans le cadre de cours, exercices etc il devient difficile de
s'y retrouver car le format des documents rend difficile (voir
impossible) leur utilisation en cours. D'autres, ayant suivi le
cours à Jurbise (Belgique), ont vu l'autre côté
du miroir avec des cours structurés et de véritables
documents pédagogiques. Mais pour beaucoup d'entre eux,
ce cours est uniquement basé sur une seule journée
et ne peut donc pas servir dans le cadre de stages plus long.
Cet article va essayer de lever le voile sur l'ensemble des travaux.
Comme vous allez le voir, la réalité dépasse
de très loin cette vision des choses.
La Genèse
Tout a commencé il y a plusieurs années lorsqu'un
officier Belge a fait appel au gestionnaire de flashover.fr pour
former des officiers. Une lecture des documents
du site ayant montré le sérieux des informations,
la demande a été très logique. Cette formation
très courte (une journée disponible) a mis en évidence
la nécessité de structurer l'information, dans le
cadre d'une limitation de temps. Le sujet est passionnant et peut
s'étaler sur des jours, des semaines ou même des
mois. Mais dans un cours, la durée est figée et
le sujet, pour passionnant qu'il soit, n'est qu'un sujet parmi
d'autres.
Fin 2006, lorsque le Ministère Belge gérant les
sapeurs-pompiers, a décidé d'octroyer des finances
pour former « au flashover », il a à nouveau
été fait appel au gestionnaire de flashover.fr.
Il est alors devenu urgent de structurer une formation. Celle-ci
n'étant que d'une journée, il était facile
de faire un cours uniquement pour cela. Mais dans un soucis d'évolution
future, ce n'est pas la solution qui a été
adoptée!
Organisation du travail, formation et TWI
La formation, tout le monde sait ce que c'est. Ou du moins, tout
le monde croit savoir. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les
USA se sont rendu compte qu'une guerre ne se gagnait pas en envoyant
des hommes à la boucherie. Une guerre se gagne avec du
matériel. Mais qui dit matériel dit construction,
donc organisation, mais aussi entretien donc logistique. Et qui
dit construction et logistique dit hommes. Et qui dit hommes efficaces
dit formation. Des hommes formés, rapidement, avec une
grande qualité mais surtout, avec une identité de
connaissances, c'est l'assurance de pouvoir produire des chars,
des canons, des bateaux, des avions, des parachutes, des vêtements
etc Tout ce qui fait qu'une armée en marche est soutenue
et ne manque de rien.
Les travaux de Taylor (1856-1915) allaient déjà
dans ce sens. Alors qu'en France le Taylorisme a été
vu comme l'abrutissement de l'ouvrier, au travers de la caricature
qu'en a fait Chaplin dans «Les temps modernes »,
Taylor voyait l'ouvrier comme un spécialiste, soutenu
par une organisation sans faille. « Pour Taylor, le
rôle de l'encadrement consiste à indiquer aux employés
la meilleure manière de réaliser une tâche,
de leur fournir les outils et formations appropriés, et
de leur délivrer des objectifs et incitations en vue d'atteindre
la performance. (Wikipedia) ».
Nous nous éloignons des sapeurs-pompiers ? Pas si sûr: le fourgon qui n'a plus d'eau c'est le char d'assaut qui n'a
plus d'obus. Le tuyau qui éclate c'est la chenille qui
se coince. Et un char immobilisé, sans obus, ce n'est
qu'une cible. Tout comme un fourgon sans eau avec des tuyaux
percés ne sert à rien d'autres que de cible pour
les pierres de la population en colère.
Afin d'arriver à des formations pour adulte, fiables,
rapides et efficaces, les Américains ont mis au point
un système nommé TWI (Training Within Industrie).
Ce système a donné naissance aux systèmes
de type Kaisen, 5S etc Nous sommes ici au seuil des systèmes
organisationnels de type ISO-9001. Et comme flashover.fr est
géré par un ancien Responsable Assurance Qualité
ISO, ayant évolué pendant de nombreuses années
dans le domaine de la qualité informatique (Spice, CMM),
le lien est vite trouvé!
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Job Instruction Manual (Training Within Industrie Service).
War Manpower Commision 1944 |
RIM et rapport Dupuis
Pendant des années, en France, l'utilisation d'un document
unique, le RIM (Règlement d'Instruction et de Manoeuvre)
a engendré un écart croissant entre le contenu théorique
de cet ouvrage et la réalité du terrain : «
Les sapeurs-pompiers civils se référent, en principe,
au RIM. En principe parce que ce livre de plus de 1000 pages n'a
pas été réactualisé depuis près
de 20 années, et devient pratiquement inutilisable. Il
reste cependant la référence en matière d'examen.
Par un étrange glissement qui indique que le temps a fini
par avoir prise sur l'organisation, les sapeurs-pompiers civils
apprennent, pour préparer l'examen, des manoeuvres qu'ils
ne réalisent pratiquement pas dans l'activité quotidienne
» [1].
En 1989, le rapport Dupuis remettait un peu les pendules à
l'heure, en préconisant un système modulaire et
par là même, un principe de formation différent.
Assez bizarrement, peu de gens se sont rendu compte que les préconisations
relatives à cette « nouvelle manière de former
», se basaient intégralement sur le TWI !
Ainsi, les ouvrages de bases du TWI concernent la formation des
stagiaires, mais également des formations de formateurs.
L'objectif étant d'avoir des formateurs qui possèdent
des compétences en pédagogies et sont capables d'enseigner
aussi bien de la théorie que des gestes techniques, quel
qu'ils soient. Car toute la force du système est là
: que l'on enseigne la manière d'utiliser une perceuse,
de faire un noeud de cravate, un geste de secourisme ou l'armement
d'une mitrailleuse, peu importe : l'adulte apprend toujours de
la même manière et le cycle d'apprentissage doit
être respecté.
En France, suite au rapport Dupuis, une filière de spécialisation
sapeur-pompier « formateur » a donc été
mise en place. Elle constitue un modèle du genre, malheureusement
sous utilisé.
En France : FOR-1 et FOR-2
La filière de spécialisation formateur Française
est essentiellement composée de deux niveaux. Le formateur
détenteur du premier niveau, nommé FOR-1, apprend
à enseigner et à utiliser des documents pédagogiques,
spécialement conçus a cet effet. Ce ne sont pas
articles, des ouvrages techniques ou des ouvrages « littéraires
» : ce sont des documents structurés en fonction
des modules à enseigner, avec des points clefs, des durées
précises. Totalement illisibles pour le non-initié,
ces documents sont un appui indispensable au formateur. Ils en
sont la logistique intellectuelle, véritable plan de travail,
bouée de sauvetage en cas d'écart et permettent
d'aboutir à des formations rapides efficaces mais surtout,
homogènes.
Mais ces documents sont compliqués et longs à réaliser:
l'effort nécessaire est gigantesque. En France c'est, théoriquement,
le travail des formateurs du niveau 2, les FOR-2. Théoriquement,
car généralement seule la partie « scénario
pédagogique » est rédigée. Or, chaque
point de formation, dans cette logique de TWI, doit être
« commenté et justifié ». Le scénario
n'est que la trame du cours et doit impérativement être
accompagné d'un document qui va contenir ces fameux «
commentaires et justifications », indispensables à
une formation de qualité.
Si nous voyons arriver autant de visiteurs sur flashover.fr, c'est
bel et bien parce que les cours d'incendie sont réalisés
avec des scénario, mais sans être soutenus par des
commentaires ou des justifications. Les stagiaires qui posent
des questions n'obtiennent pas de réponse et la formation
se résume à des réflexions du genre «
c'est comme ça et pas autrement ». Le rapport Dupuis
a donc permis de structurer la formation, mais pas d'en changer
réellement la qualité.
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Cours sur les Progressions Rapides
du Feu. QCM pour valider la théorie, scénario pédagogique
sur la Théorie, document de commentaires et justifications
sur les lances. |
Gestion documentaire
Mais le rapport Dupuis a oublié de mettre les sapeurs-pompiers
Français (mais ceci est applicable aux autres) en face
du véritable défit: la gestion documentaire. Car
tout est là. La création d'un document est une chose
aisée. La création de 10 ou 20 documents est une
affaire plus complexe. Quant à l'évolution synchronisée
des documents, à la gestion des numéros de version,
et éventuellement la gestion parfaitement synchronisée
des traductions, cela devient rapidement très complexes.
Dans bon nombre d'autres pays, les documents ne sont pas mis à jour et les efforts visent souvent à faire créer des documents par les formateurs, ce qui constitue déjà une erreur :
seule une mini-équipe de "formateurs-rédacteurs" doit créer les documents, mais
en prenant cependant en compte le feed-back de ceux qui sont en contact direct avec les stagiaires (donc en France, les FOR-1).
Dans les autres pays, la situation n'est pas meilleure:
soit il y a un seul gros ouvrage, soit plein de petits, peu ou
pas synchronisés, et en tout cas rarement de documents
réellement conçus dans un but «pédagogique». Le résultat c'est que des recherches menées
de bonnes foi, pendant des années, ne trouvent pas d'applications
terrain et que les déboires constatés en interventions
font rarement changer les choses.
Trois types de formation
Lors de la session de formation de formateurs « flashover
» qui s'est déroulée à Jurbise en Avril
2007, une discussion a eu lieu avec la représentante des
sapeur-pompiers de Brasilia. Cette discussion sur les problèmes
liés à la formation et surtout, à l'insertion
de cette formation dans le fonctionnement continu d'une unité
opérationnelle, a permis d'arriver à la conclusion
suivante : espérer faire changer un service incendie, quel
qu'il soit, ne peut se faire qu'en abordant le problème
par trois axes, de façons simultanées. Toutes les
autres tentatives échoueront ou demanderont un temps trop
long, incompatible avec la vitesse d'évolution des dangers.
Ces trois axes sont les suivants :
La formation en stage. C'est la première chose
qui vient à l'esprit. Elle se déroule dans le centre
de formation. Qu'il se nomme CTO, Ecole du Feu, Ecole Départementale,
peu importe. Ce stage forme du personnel en petit nombre, sur
une période relativement longue: stage de base, destinée
aux nouvelles recrues, stage de passage de grade (caporaux, sergents).
Les stagiaires y vont volontairement, savent qu'ils vont apprendre
et que ce sera assez long. Ils ont tous globalement les mêmes
connaissances en début de stage, le formateur est donc
confronté à une population relativement homogène.
Mais ce stage comporte un inconvénient: il ne change rien
dans le service incendie car celui qui revient du stage avec de
nouvelles informations, est confronté à la routine
du service opérationnel et à des équipes
possédant souvent une plus grande ancienneté que
lui. Rapidement, le « nouveau » se plie donc aux exigences
du groupe et les choses continuent, comme avant.
La remise à niveau. C'est le fait de donner à
du personnel déjà actif, une information sur un
nouveau sujet. Sachant que ce personnel a déjà des
compétences, cette remise à niveau peut se faire
sur un temps assez court (une journée par exemple), mais
devra prendre en compte le fait que les stagiaires n'auront pas
forcément envie d'apprendre et que leurs connaissances
initiales seront disparates. Concernant Jurbise, le stage d'une
journée qui est payé par le Ministère, correspond
à cette « remise à niveau ». C'est ce
même stage qui sert à Brasilia, là aussi pour
remettre à niveau tout le personnel.
A noter que le cas des apprentissages feux réels (donc
en ce qui nous concerne, le passage en caisson), la « remise
à niveau » pose un problème de nombre de stagiaires.
Tous nos essais le montrent : l'idéal est un passage à
6 stagiaires en caisson. Le calcul est facile : nombre de stagiaires
/ 6 = nombre de brûlages. La conclusion est simple : avec
un seul caisson, la remise à niveau est impossible car
elle demandera un temps trop long, pendant lequel le service incendie
se retrouvera avec un personnel dont les connaissances seront
très hétérogènes, avec tous les problèmes
d'organisation et de commandement que cela engendre.
Le maintien des acquis. Que le personnel ait appris
les nouvelles techniques par le biais de stage ou de remises à
niveau, peu importe : ces compétences doivent être
entretenues sinon elles se perdent. Les missions sont trop peu
nombreuses et trop différentes pour que les acquis soit
régulièrement utilisés en opération.
Il faut donc maintenir ces acquis dans les casernes, par le biais
des manoeuvres. Dans le cadre des formations sur les progressions
rapides du feu, le maintient des acquis concernera essentiellement
l'usage des lances.
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CTO Brasilia. Journée de « recyclage
» pour les éléves officiers - Aout 2008 |
Les cours « Jurbise »
Voyons maintenant le contenu du cours dispensé à
Jurbise (Belgique), et surtout, sa structuration. Pour se plier
à la demande, le cours ne dure qu'une journée. C'est
un cours de remise à niveau. Ce cours n'est pas constitué
d'un bloc, mais de 4, qui s'enchaînent logiquement.
- Théorie
- Mini-Maison
- Les techniques de lance
- Caisson
Dans le cadre de cette journée de remise à niveau,
la Théorie est réalisée sur environ
2 heures. Le formateur réalise son cours avec deux documents
principaux : un scénario pédagogique et un document
de commentaires et de justification. Avec cela, il traite de la
combustion, la propagation adaptée aux feux de locaux,
flammes de diffusion et de pré-mélange etc pour
parler ensuite des 3 familles de phénomènes :flashover,
backdraft et FGI (Fire Gas Ignition).
Mais cette partie théorique est composée d'un scénario
extensible. En effet, dans le document de commentaire et de justification,
nous trouvons des descriptifs d'expériences. Bien évidemment,
lorsque ce cours théorique est dispensé dans le
cadre d'une simple journée de remise à niveau, ces
expériences ne sont pas réalisées, faute
de temps. Mais lorsque ce cours théorique est utilisé
dans le cadre d'un stage de 2 jours ou plus, ces expériences
sont réalisées et le cours théorique passe
alors de 2 heures à prés de 4 heures.
Pour la mini-maison, le principe est le même : dans
le cadre de la journée de remise à niveau, la démonstration
sur mini-maison se suffit à elle-même. Dans le cadre
d'un stage, la démonstration est suivie de la présentation
du power-point que l'on trouve dans le kit mini-maison et qui va permettre de récapituler
ce qui a été vue. La démonstration mini-maison,
qui occupe une heure dans la cadre d'une remise à niveau,
occupe alors prés de deux heures dans le cadre d'un stage.
Pour les techniques de lance, le principe est identique
: pour la remise à niveau, les stagiaires apprennent 5
techniques complémentaires, sorte de « package »
permettant la gestion de tout type de feu dans un local de taille
moyenne. Mais pour l'apprentissage, chaque stagiaire ne pratique
qu'une fois, faute de temps. Lors d'un stage de plusieurs jours,
les techniques peuvent (et doivent) être approfondies, chaque
stagiaire pratiquant alors plusieurs fois.
Pour le passage en caisson, le principe est le même puisqu'il
existe deux niveaux de brûlage. Le premier niveau (CS-01)
est adapté aux remises à niveau, tandis que le niveau
2 (CS-02) demande une certaine habitude et ne peut être
pratiqué que par des stagiaires ayant déjà
participé à des brûlages de type CS-01.
A noter également que les formateurs, qui suivent le cours
formateur à Jurbise ou à Brasilia, se voient remettre
des QCM (Questionnaires à choix multiples) qu'ils peuvent
utiliser pour valider les connaissances des stagiaires, durant
la théorie, mais aussi durant l'apprentissage des lances.
Il est évident que ces QCM ne peuvent pas être utilisés
lors de la journée de recyclage, car la durée de
cours ne le permet pas.
Note : à la demande de plusieurs formateurs
et devant l'incompréhension de certains et leur incapacité
à utiliser le cours dans un esprit « modulaire »
(donc en le réalisant sur 2 ou 3 jours au lieu d'un seul)
il a été décidé de réaliser
un document, intitulé « Plan de Cours », qui
indique comment, à partir de l'ensemble des documents pédagogiques
fournis, réaliser un stage de remise à niveau ou
un stage plus long, de 2, 3, voir 4 jours.
L'extension « Brasilia »
Lorsque le cours « Jurbise » a été mis
en oeuvre à Brasilia, il a été décidé
de s'en servir à l'identique, dans le cadre d'une journée
de recyclage. Cela est rendu possible du fait que le cours est
libre d'usage (voir plus bas). Mais en même temps, il a
été décidé de former des sapeurs-pompiers
destinés à être des « relais »
au niveau des casernes.
L'idée est simple : mettre un relais, une sorte de
référent, dans chaque équipe de chaque caserne.
Ainsi lorsque l'équipe est désignée pour
venir à la remise à niveau, au caisson, le «
sapeur-pompier relais » vérifie que le personnel
sait correctement s'équiper, qu'il est en parfaite condition
physique etc Ainsi, lorsque les stagiaires arrivent aux caissons,
une partie de la vérification est déjà faite.
Ensuite, lorsque le personnel retourne en caserne, il poursuit
son entraînement avec ce « sapeur-pompier relais
», ce qui permet de maintenir le niveau de compétences.
Pour cela, les « relais » disposent du scénario
pédagogique sur les lances mais également de documents
d'évaluations individuelles et collectives. En effet,
alors qu'au caisson seule des techniques individuelles et relativement
statiques sont apprises, en caserne il est possible de réaliser
des exercices plus complexes (progression dans un couloir, extraction
de victime en seprotégeant avec la lance, etc ). Des grilles
d'exercices ont donc été réalisées
à cet effet. Et bien évidemment ces grilles font
partie du package pédagogique, mais ne sont pas utilisées
dans la journée de recyclage, faute de temps.
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CTO Brasilia. Cours de pédagogie pour les référents
- Novembre 2008 |
La suite ?
Comme vous le voyez, le système modulaire permet de nombreuses
variantes. Dire que le cours sur les Progressions Rapides du Feu
est limité à une journée est donc une erreur.
Il est ouvert, modulaire et adaptable à tous les types
de durée de stage. La création de nombreuses grilles
de validation va permettre d'augmenter le nombre d'exercices réalisables,
afin d'éviter la monotonie. Au chapitre des nouveautés
prévues pour 2009, nous pouvons citer la mise en place
d'un cours sur les lances « Niveau 2 » concernant
l'enchaînement des techniques et les attaques à deux
lances sur les grandes surfaces (bureaux de 100m2 par exemple).
Le tout sera encore réalisé sous forme
modulaire, permettant l'usage des documents dans le cadre des
remises à niveau, du maintien des compétences ou
dans le cadre des stages plus longs.
Utiliser le cours ?
Reste à répondre à deux questions : le contenu
du cours est issu de quoi, et comment peut-on l'utiliser ?
Le contenu est issu de la confrontation de nombreuses techniques
et connaissances, de provenances diverses. Ce sont des connaissances
qui font leur preuve et qui on bien évidemment des contraintes.
Certains voudraient bien n'en prendre qu'une partie, mais la lutte
contre un feu ne dépend pas de l'opinion d'une personne
: elle dépend de contraintes physiques, chimiques et du
matériel disponible. Si ce n'était pas le cas, nous
traiterions les incendies en tee-shirt avec de simples extincteurs
! Ceux qui pensent que le cours souhaite imposer un type de matériel,
par pur plaisir, font également fausse route : le matériel
choisi est celui qui est disponible et qui offre le meilleur niveau
de résultat. Et d'ailleurs, il est difficile d'en être
autrement: à partir du moment ou un cours adopte le principe
du commenté - justifié, l'opinion personnelle ne
compte plus.
Quant à l'utilisation des cours, elle est libre. Les
cours respectent en quelque sorte le principe des logiciels libres
(type licence GPL ou GNU). Le contenu est libre, il s'améliore
par le retour d'information, puis le cours est redistribué.
Mais il n'est pas modifiable à titre individuel. Chacun
est libre de s'en servir et aucun des documents pédagogiques
ne fait référence à une école particulière.
Seule contrainte : étant donné que le monde des
sapeurs-pompiers est un monde dans lequel chacun cherche à
garder l'information pour gagner en pouvoir, il a été
décidé de ne fournir ce cours qu'aux personnes ayant
participé à un stage de formateur. Actuellement,
les écoles de Jurbise (Belgique) et de Brasilia (Brésil)
dispensent ce stage, mais si d'autres écoles souhaitent
faire de même, elles sont les bienvenues (cette extension
à d'autres écoles est déjà en cours).
Bibliographie
[1] « Des sapeurs-pompiers : des soldats du feu aux techniciens
du risque ». Dominique Boullier et Stéphane Chevrier.
Presses Universitaires de France.