Technique de lance: passage de porte
Date: 22 octobre 2007 à 10:48:44 Sujet: Tactique et Pratique
Après avoir réalisé une progression avec
le plus de précautions possible, il faut se rendre à
l'évidence: le local est fermé par une porte et
il va falloir la franchir. Qu'elle est la situation de l'autre
côté? Comment pénétrer dans le local
de la façon la plus sécurisante possible? La technique
de lance dont la vidéo est disponible ici en téléchargement,
montre que le passage de porte ne s'improvise pas. Cet article
complétera cette vidéo, en décrivant précisément
les actions à entreprendre et surtout, en justifiant ces
actions.
La porte
Cherchons d'abord à savoir ce qu'est une porte et surtout,
ce que toutes les portes ont en commun.
- La porte permet la pénétration dans un local donc
la pénétration de l'air frais et par la même
la ventilation du feu. Or un feu correctement ventilé peut
doubler de puissance toutes les 60 secondes ! Maîtriser
l'entrée d'air est donc une nécessité.
- La porte est une zone de turbulence. Il est clairement démontré
qu'en haut des portes, la puissance thermique est supérieure
à celle qui est détectée en milieu de local.
Cela vient entre autres du fait que la porte est sur une paroi:
les gaz chauds, émis par le foyer, sont au plafond et se
déplacent. Lorsqu'ils arrivent sur la paroi, ils descendent
le long de celle-ci. Au niveau de la paroi, la zone de chaleur
la plus forte sera donc plus basse qu'au centre du local.
Or, comme la porte est une ouverture sur une paroi, une fois que
les sapeurs-pompiers auront passé la porte, ils se trouveront
donc dans une zone très chaude alors même qu'ils
devront y rester quelques instants pour analyser la situation.
- La porte peut-être le point de départ du cône
d'expansion d'une éventuelle explosion.
- La porte est un élément d'interface entre un local
qui contient des fumées combustibles chaudes en partie
supérieure, et un couloir (ou une autre pièce) qui
contient du comburant. Ce point mérite d'être expliqué:
dans le local, même si l'air frais arrive par une fenêtre,
cet air frais est utilisé par le foyer. En partie supérieure
il y a donc des fumées, fortement combustibles, qui peuvent
très bien être au-dessus de leur température
d'auto-inflammation. Elles ne prennent pas feu car elles manquent
de comburant puisque celui qui entre dans le local est consommé
par le foyer. Dès que nous allons ouvrir la porte, ces
fumées vont sortir, rencontrer le comburant présent
dans l'autre local, et prendre feu.
Ceci peut conduire à 2 phénomènes:
- Une inflammation qui va retourner dans le local et en produire
l'inflammation des fumées (accélération
de l'apparition d'un flashover par exemple, ou même phénomène
explosif).
- Une inflammation qui va se propager dans le local sur lequel
s'ouvre la porte (autre pièce, couloir...), si celui-ci
est rempli de fumées. Celles-ci pouvant venir d'une fuite
(faux-plafond par exemple) ou de la pyrolyse d'élément
surchauffés au travers de la cloison.
Et de toutes façons, si ces fumées prennent simplement
feu sans propager l'incendie, elles risquent de brûler ceux
qui ouvriront la porte.
Les objectifs
Il faut essayer d'estimer la situation de l'autre côté
de la porte avant de l'ouvrir, améliorer si possible la
résistance de la porte (ce qui sera utile s'il faut rebrousser
chemin!), éviter l'auto-inflammation des fumées
lors de l'ouverture et enfin refroidir la zone située derrière
la porte, puisque c'est dans cette zone qu'il faudra aller une
fois la porte passée.
Note:Dans tout ce qui suit, seul le jet est changé en cours d'opération (droit, ouvert...). Par contre le débit reste toujours le même: c'est un débit minimum, donc environ 150lpm.
La position
Les tâches sont réparties entre les deux intervenants,
qui doivent communiquer. Pour cela les rôles sont clairement
définis: le porte lance va arroser et c'est son équipier
qui va ouvrir la porte. Le porte lance sera protégé
par sa lance tandis que l'équipier sera protégé
par le mur ou par la porte.
En premier, il faut se positionner. Il existe quatre manière
d'ouvrir les portes:
- En tirant à droite
- En poussant à droite
- En tirant à gauche
- En poussant à gauche
L'équipier se place en se repérant sur un petit
moyen mnémotechnique: la règle des 4 "P":
Si la Porte se Pousse je me Place côté
Poignée. Pour déterminer si la porte
se pousse ou se tire, il suffit de la regarder, de chercher les
gonds, ou simplement d'en toucher le chambranle. En premier, les
sapeurs-pompiers se positionnent de part et d'autres, pratiquement
l'un en face de l'autre.
Dans cette position, l'équipier est toujours protégé
pour ouvrir. Soit il est protégé par le mur (porte
s'ouvrant en poussant, ce qui est l'immense majorité des
cas) soit par la porte (cas des portes s'ouvrant en tirant).
Note: lorsqu'il pousse la porte, il le fait avec
la main gauche si la poignée est à droite et avec
la main droite si la poignée est à gauche. Ainsi,
lors de l'ouverture, son visage est protégé : il
peut tourner la tête. Pour ouvrir il n'avance que son bras
et pas son corps.
Détecter la situation
Les intervenants étant positionnés, il faut tenter
de détecter la situation de l'autre côté de
la porte. Pour cela il faut d'abord observer car des fumées
sous pression sont peut-être visibles. Afin de ne rien oublier
et parce que sous ARI il est difficile de se concentrer, la solution
consiste à regarder tout autour, dans le sens des aiguilles
d'une montre. Ensuite, il faut toucher la porte en gardant impérativement
ses gants: ce sont des équipements de protection individuelle
et en cas de problème, le sapeur-pompier qui ne les aura
pas aura bien du mal à argumenter devant son assureur!
Le fait de toucher la porte avec le dos ou la paume de la main
n'est pas clairement définie. L'information par laquelle,
en cas de danger de type électrique, la main sera plus
rapide à retirer si l'on touche avec le dos qu'avec la
paume, n'est pas avérée. Cela vient sans doute du
fait que le choc électrique crispera les muscles. Si l'on
enserre quelque chose, cela peut donc se révéler
vrai, mais pas lorsque l'on touche une surface plane. Par contre,
concernant une éventuelle brûlure, se brûler
la paume de la main permettra encore de la fermer, tandis qu'une
brûlure au dos obligera à la garder tendue (voir
l'article sur la détection de la chaleur avec la main).
Il semble donc que la solution la plus logique serait de toucher
avec la paume de la main.
Toujours est-il que le but n'est pas ici de toucher pour sentir
la chaleur, mais plutôt de déterminer si la peinture
est en train de se dégrader. Bien avant que l'on puisse
ressentir la chaleur au travers d'un gant "incendie",
la peinture aura commencé à se dégrader.
En passant la main dessus, nous sentirons la peinture "accrocher"
comme si elle n'était pas sèche. C'est pour cela
qu'il faut toucher la porte de bas en haut afin de déterminer
à quelle hauteur la peinture commence à coller.
Si vous commencez par le haut et que votre gant est plein de peinture,
il sera difficile de savoir jusqu'à quel niveau "
ça colle "!
Bien sûr, si la porte est déjà cloquée,
il est inutile de la toucher!
Important: il est possible de déterminer
tout un tas d'éléments par l'observation et le
toucher. Mais l'absence d'un signe ne signifie pas l'inverse
de sa présence. Ainsi, une porte chaude va indiquer que
le local est chaud, mais une porte froide n'indique pas forcément
qu'il est froid car la porte peut être isolée. De
même, la présence de fumée sortant par le
bas de la porte va donner un signe de type "backdraft".
Mais si la porte est bien calfeutrée, la fumée
ne sera pas visible. D'ailleurs, il existe des exemples de backdraft
se produisant dans des locaux possédant des exutoires,
insuffisants. Dans ce cas, la surpression s'échappe par
l'exutoire et la fumée n'est pas visible en bas des ouvertures.
Nous nous rappelons donc d'un point essentiel: l'absence de signe
n'est pas un bon signe! En clair, "absence de signe = grand
danger". La prudence est toujours nécessaire. |
Renforcer la porte
Une fois que cette détection est réalisée
(observer et toucher), il faut badigeonner la porte. C'est ce
qui est conseillé aux personnes piégées chez
elles: arroser votre porte! Le but est d'en augmenter la résistance.
En cas de repli, il sera ainsi possible de refermer la porte en
espérant qu'elle tienne un peu plus longtemps, ce qui est
toujours mieux que d'avoir une porte détruite en quelques
minutes, ventilant alors le local. En plus, en badigeonnant la
porte, nous créons une zone fraîche, toujours agréable
dans de telles circonstances. Par contre, difficile d'espérer
voie l'eau s'évaporer sur la porte! Si c'est le cas c'est
que la porte est déjà très chaude ce que
vous aurez déjà déterminé rien qu'en
l'observant ou en la touchant.
Le badigeonnage de la porte (painting) se fait avec la méthode
déjà employée lors de la progression (sur
le meuble qui pyrolyse) ou dans l'attaque pusling-penciling: la
lance reste en faible débit et la tête de diffusion
est simplement tournée tout à droite pour avoir
un jet droit. Partiellement ouverte, la lance va produire un jet
assez "mou". En tenant la lance par le tuyau, le porte
lance pourra ainsi mouiller la porte sans se lever.
Note: ce principe du jet "mou" est facile
à réaliser avec les lances dont le débit
se règle avec une bague. Avec les lances à débit
par la poignée, l'opération est beaucoup plus délicate.
Mais comme en plus ces lances ne produisent que des grosses gouttes
et sont donc peu adaptées au refroidissement de la phase
gazeuse du feu, autant ne pas les utiliser autre part qu'en extérieur!
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Observer la porte, la toucher,
l'arroser. Trois étapes essentielles pour tenter de déterminer
la situation. Pour s'en rappeler, juste se souvenir du mot mnémotehcnique:
ORTA (Observation Rotative, Toucher, Arroser). |
Préparer l'ouverture
Les deux hommes sont en place. L'un face à l'autre, ils
communiquent facilement et sont bien d'accord sur le protocole
à suivre.
L'équipier tient la poignée. Il peut ajouter une
petite sangle pour maintenir celle-ci. Le porte lance est contre
la porte et tient sa lance bien verticalement. Celle-ci est toujours
réglée en petit débit, avec un jet assez
étroit (jet d'attaque), donc un jet est donc un peu plus
étroit que pour la progression: il correspond au cran central
de certaines lances ou bien au dessin du jet d'attaque.
Le porte lance va donner rapidement deux coups de lances, verticalement.
L'objectif n'est pas de toucher la porte car celle-ci a déjà
été arrosée, mais de suspendre des gouttes
en l'air. Ces gouttes vont former une zone fraîche, qui
va intercepter les fumées sortant lors de l'ouverture.
Mais sachant que les deux hommes sont contre la porte, il est
nécessaire d'avoir un jet assez étroit. En effet,
si le jet est trop ouvert, sa périphérie va heurter
la porte et en plus, il va retomber en parapluie, sans créer
de gouttes au-dessus des intervenants. Pour éviter cela,
il faut donc un jet plus étroit, mais en contrepartie,
ce jet plus étroit ne va pas couvrir une surface assez
grande. Pour cette raison, il faut donner deux coups de lance.
Placé perpendiculairement à la porte, le porte lance
a beaucoup plus de facilité pour envoyer ces deux coups
de jet, parallèlement à la porte. Il donnera le
premier pratiquement au-dessus de lui, et le second un peu plus
au-dessus de son équipier.
Immédiatement après la seconde impulsion, l'équipier
ouvre la porte d'environ 15cm, le porte lance se penche et donne
un coup de jet un peu plus long par l'ouverture, vers le haut.
Il referme sa lance, se remet en arrière et immédiatement
l'équipier referme la porte. L'opération n'a duré
qu'une fraction de seconde: l'apport d'air a été
négligeable et l'eau a été projetée
dans la zone la plus chaude. En même temps, les gouttes
projetées avec les deux impulsions sont retombées
lors de l'ouverture, piégeant les éventuels gaz
chauds qui sortent par le haut. Le jet, assez étroit a
permis de viser dans l'ouverture de la porte, sans arroser l'équipier.
Quelques secondes d'attente permettent d'assurer un bon refroidissement
à l'intérieur: les gouttes ont le temps de monter
en température, puis de se vaporiser. Le temps d'ouverture
a été très court et n'a permis d'envoyer
que très peu d'eau, donc de générer très
peu de vapeur dans le local. D'autant que cette eau a été
envoyée à petit débit: le volume gagné
en contractant les gaz est donc supérieur au volume perdu
par la vapeur, ce qui évitera l'effet "piston"
à la prochaine ouverture.
Remarque: Les gestes doivent être synchronisés:
il est évident qu'il ne faut pas attendre entre les deux
impulsions en haut et l'ouverture de la porte, sinon les gouttes
seront au sol au moment de l'ouverture et ne piégeront
pas les gaz chauds!
Après chaque cycle, Les deux hommes dialoguent, indiquent
si l'aspiration en partie basse a été violente,
à quelle hauteur a été vu le plafond de fumée
etc...
S'il y a des signes de backdraft (ré-aspiration importante,
fumée très chargées, pulsantes...), l'opération
peut être réalisée pendant un temps très
long (parfois une heure). Dans le cas d'une simple stratification
de fumée, le cycle est généralement réalisé
deux ou trois fois.
Entrer dans le local
Lorsque la situation est jugée suffisamment correcte pour
entrer, les deux hommes s'en informent mutuellement. Là
encore la communication est impérative ! Ne pas oublier
que l'opération se réalise sous ARI, dans la chaleur.
Une indication franche est nécessaire pour déterminer
si l'entrée dans le local est décidée: signe
de la main confirmé par un signe franc de la tête
par exemple.
Le cycle est alors réalisé une dernière
fois. Juste après l'impulsion longue dans le local, le
porte lance ferme sa lance tandis que l'équipier lâche
la porte, pour ouvrir celle-ci. Si la porte s'ouvre en tirant,
il la tire totalement pour laisser passez le porte lance.
Celui-ci entre rapidement. Si possible, il corrige le jet de sa
lance car celui-ci est légèrement trop étroit
pour une gestion correcte des gaz chauds. Pour cela, il lui suffit
de tourner la tête de diffusion tout à gauche puis
de revenir vers la droite, d'un centimètre environ. Il
pulse alors immédiatement dans les gaz chauds, au plafond,
ce qui refroidira l'atmosphère et lui laissera le temps
de juger de la situation.
L'équipier lui fourni le tuyau et entre à son tour.
Dans la majorité des cas (voir chapitre suivant), il doit
refermer la porte derrière lui. Entrés dans le local,
les sapeurs-pompiers vont pouvoir procéder à l'attaque.
Le mode d'attaque choisi dépendra de la ventilation. Si
elle est correcte, l'attaque combinée sera possible, le
choix du geste (Z, O ou T) dépendant alors de la surface
à traiter. Si le local est mal ventilé, ou s'il
est ventilé mais que le porte lance préfère
travailler plus tranquillement, il utilisera l'attaque alternant
"Pulsing et Penciling".
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Communication claire pour indiquer
que l'on entre. Après le dernier cycle, la porte est ouverte
et les deux sapeurs-pompiers pénétrent dans le
local. L'équipier referme la porte et le porte lance refroidit
les gaz chauds par de petites impulsions (jet diffusé
ouvert à 60°, débit minimum). |
Anti-ventilation ou ventilation?
La mise en place d'un ventilateur d'attaque (PPV ou VPP) ne doit
jamais se faire de façon systématique. La mise en
place de cet appareil et son démarrage (le faire tourner
au ralenti) peuvent se faire rapidement. Mais une analyse extrêmement
précise de la situation, de la dimension des sortants,
de la position du foyer, des risques d'expansion etc... doit être
réalisée avant son utilisation. L'attaque d'un feu
de local doit se réaliser avec puissance et rapidité,
avec des intervenants placés dans la structure, qui seront
donc fortement dépendants de la ventilation. Si l'analyse
a été bien faite et confirme l'usage de la ventilation,
celle-ci sera d'un grand bénéfice. Si par contre
l'analyse n'a pas été faite correctement, l'usage
de la ventilation mettra les intervenants en danger, sans moyen
pour les secourir.
En clair, lorsque l'on est pas certain à 100% de la ventilation,
il ne faut pas l'utiliser! Nous lui préférerons
alors l'anti-ventilation. D'ailleurs, la meilleure solution consiste
à toujours commencer par l'anti-ventilation, ce qui laissera
le temps de mettre les moyens en place, de permettre une analyse
correcte (sans précipitation !) de la situation, et de
décider sereinement de l'usage ou non des ventilateurs.
Une fois entré dans le local, l'équipier restera
à la porte et fournira le tuyau au porte lance. Il gérera
aussi la porte. Il y a quatre cas:
- Local fermé, pas d'usage de ventilateur. Dans ce cas,
il faut fermer le local pour empêcher l'apport d'air et
attaquer avec la méthode alternant pusling et penciling.
Procédant ainsi à l'anti-ventilation, les sapeurs-pompiers
vont diminuer l'intensité du feu, qui sera plus facile
à combattre.
- Local fermé, usage d'un ventilateur d'attaque. D'abord,
c'est une erreur tactique évidente puisque le ventilateur
ne doit être utilisé qu'avec des sortants bien définis
et assez grands! Dans ce cas, il faut immédiatement fermer
la porte sinon l'apport d'air va alimenter le feu et surtout,
la surpression va faire ressortir violemment les gaz chauds par
la porte donc sur les deux hommes!
- Local ouvert, bien ventilé, pas de ventilateur d'attaque.
Là encore, autant fermer la porte. Si le local est ouvert
il sera possible d'attaque en produisant de la vapeur (méthode
combinée). Si la porte reste ouverte, une partie de la
vapeur pourra s'y engouffrer et brûler les intervenants.
En conservant la porte fermée, la vapeur sortira par les
ouvrants qui doivent être situés de l'autre côté
du foyer.
- Local ouvert et ventilation d'attaque. Dans ce cas, et à
condition que les ouvrants soient suffisants, il faut garder
la porte ouverte. Mais c'est à l'équipier de faire
son choix. S'il se rend compte que les fumées reviennent
vers la sortie ou qu'après une attaque combinée
le résultat n'est pas probant, c'est sans doute que les
sortants ne sont pas assez efficaces. Il faudra alors fermer
la porte et attaquer en alternant pulsing - penciling.
Conclusion
Le passage de porte est une opération complexe, mais le
danger l'est également. Une bonne préparation et
un bon entraînement sont nécessaires afin de garantir
une sécurité maximale et assurer un travail confortable
et efficace.
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