Flashover induit par la ventilation
Date: 20 septembre 2010 à 21:21:27 Sujet: Tactique et Pratique
Le
phénomène de flashover a déjà
été traité dans de nombreux articles. Nous
entendons dire qu'il n'est pas prévisible, qu'il tue de nombreux
sapeurs-pompiers etc... A chaque fois les conclusions sont globalement
les mêmes: dangereux et imprévisible. Mais s'il
existe réellement un problème lié au flashover,
inutile de dire que les réponses apportées ne sont pas
convaincantes: s'il est imprévisible, cela s'appelle de la
loterie et le métier de sapeur-pompier ne doit pas être
une loterie. Or, lorsqu'une réponse n'est pas convaincante, il
faut se demander pourquoi. Dans le cas présent, le flashover
est-il réellement imprévisible, ou bien sommes-nous
simplement, dans l'état actuel, incapables de le prévoir?
En clair, sommes-nous compétents, face à un
phénomène totalement aléatoire, ou manquons-nous
simplement de connaissances sur le sujet?
Dans cet article, nous
allons donc clarifier certains points. Nous affirmerons en fin de
compte deux choses: le flashover tel que définie habituellement
ne tue pas les sapeurs-pompiers et s'il n'est pas aisément
prévisible, il est néanmoins assez facile de le
contrôler.
Pour arriver à bien comprendre nous
devons analyser. Nous allons chercher des informations fiables,
à plusieurs niveaux: des vidéos montrant des
reproductions de flashover dans des habitations, des simulations
réalisées sur de petits simulateurs et des analyses
d'accidents. Commençons par chercher sur YouTube ou Dailymotion.
Nous y trouvons une multitude de vidéos, montrant des
reconstitutions de feux. Des pièces (chambre, salle à
manger, salon...) sont meublées, le feu est mis à un des
éléments (rideaux, tapis, fauteuil...) et la progression
du feu est observée. Dans toutes ces vidéos nous
constatons que le temps qui s'écoule entre l'inflammation,
généralement très faible (simple allumette) et le
flashover est de l'ordre de 3 à 5 minutes, mais jamais plus.
Poursuivons
avec des mini-simulateurs. Utilisés en formation flashover, ils
sont construits en bois. Le combustible utilisé est
composé de papier, de carton et de petits morceaux de bois.
Depuis la mise à feu avec une simple allumette jusqu'au
flashover, il s'écoule généralement entre 5 et 8
minutes, mais jamais plus. Sachant que nous avons, entre les
vidéos et nos mini-simulateurs, une différence de
combustible, nous pouvons déduire que la différence de
vitesse vient certainement du fait que, dans une habitation, le
combustible dégage une plus forte puissance thermique que ce que
dégagent les petits morceaux de bois de notre petit simulateur.
Poursuivons maintenant avec les analyses de quelques accidents.
- Le
5 février 1992, flashover de l'Athletic Club (Indianapolis -
USA). Le rapport indique que les employés ont perçu une
odeur de brûlé entre 11H45 et 12H00. A 12H06, ils ont
appelé les secours. Vers 12H23 l'Engine 7 s'est
présenté sur les lieux et ce n'est qu'après que
l'accident a eu lieu. En admettant que les employés n'aient
perçu l'odeur de brûlé qu'à 12H00,
l'accident s'est donc produit au minimum 25 minutes après la
première perception de la présence d'un feu.
- Le
1er Février 1996 deux sapeurs-pompiers Britanniques
décèdent dans l'incendie d'une habitation à Blaina
(Pays de Galles). L'embrasement de tout l'étage se produit
à 6H15 alors que l'alerte a été donné
à 5H48. Il s'est donc écoulé 27 minutes entre la
découverte du feu et l'accident.
- Le 22 décembre
1999, Keokkuk (Iowa). Le central transmet l'alerte aux sapeurs-pompiers
à 8H24. Le rapport indique que le feu a pris peu de temps
après 8H00. L'accident, qui a coûté la vie à
trois sapeur-pompier, semble s'être produit aux alentours de
8H35. En prenant comme hypothèse que le feu a
débuté vers 8H15, nous avons donc un écart de 20
minutes entre le début du feu et l'accident.
Il est
possible de continuer à analyser des dizaines de cas, mais
à chaque fois nous arrivons à la même conclusion:
le temps qui s'écoule entre le moment ou le feu démarre
et le moment de l'accident n'est jamais en accord avec les
vidéos ou les essais en mini-simulateur. Il y a là un
véritable point à éclaircir.
Qu'est ce que le flashover? La
meilleure définition de que l'on trouve du flashover est celle
donnée par Kennedy, définition complétée
par celle de la NFPA 101: Life Safety Code 3.3.79 Flashover. "A
stage in the development of a contained fire in which all exposed
surfaces reach ignition temperatures more or less simultaneously and
fire spreads rapidly throughout the space." (une étape dans le développement d'un feu de compartiment, durant laquelle toutes les surfaces exposées prennent feu plus ou moins simultanément, et le feu se propage rapidement au travers de tout l'espace)
Passons de ces
définitions à une situation réelle: le feu,
correctement ventilé, se développe. Il produit une grande
quantité de fumée (nous verrons ultérieurement
pourquoi un feu bien ventilé produit de la fumée dans un
local). Cette fumée se stratifie au plafond et commence à
rayonner vers le bas, chauffant progressivement les
éléments mobiliers, qui se mettent alors à
pyrolyser. Au bout d'un certain temps, la croissance du feu porte la
fumée à un tel niveau de chaleur que celle-ci met
à feu pratiquement tous les objets soumis à sa chaleur,
et elle-même prend feu. La propagation du feu se faisant alors
dans une zone gazeuse, elle est très rapide et les
éléments mobiliers, chauffés depuis plusieurs
minutes, prennent feu de façon quasi-simultanée. Pour
se produire, le flashover a donc besoin de 3 choses: une réserve
de combustible assez importante pour que feu ait la possibilité
de monter en puissance. Nous avons cela dans les habitations actuelles.
Un plafond de fumée qui va permettre de chauffer les
éléments mobiliers même à une grande
distance du foyer principal. Un apport d'air assez conséquent
pour que le feu dégage la puissance nécessaire à
l'élévation en température de ce plafond de
fumée.
Car pour que le phénomène se
déclenche, il faut une certaine puissance thermique. Le
rayonnement thermique de la fumée vers le bas (nommé
feedback radiatif) doit être de l'ordre de 20kw/m2 et nous ne
pouvons atteindre ce rayonnement qu'avec un feu bien ventilé et
lorsque le feu est bien ventilé, il progresse très vite.
C'est ce que nous avons sur les vidéos ou dans notre
mini-simulateur: le feu est bien ventilé, il progresse vite, le
plafond de fumée se met en place, monte en température,
les éléments pyrolysent puis tout prend feu. Mais cela se
fait sur une durée beaucoup plus courte que ce qui est
constaté en intervention.
Ralentir le processus Comment
ralentissons-nous la progression d'un feu dans notre cheminée?
Simplement en fermant un peu l'arrivée d'air. Nous avons
donc deux cas extrêmes: si les ouvertures sont très
faibles, le feu ne va pas avoir assez de comburant et il va
s'éteindre. Nous aurons alors des conditions de type backdraft.
Si au contraire les ouvertures sont importantes, le feu va
croître rapidement, et nous aurons un flashover en 4 à 5
minutes (dans le cadre d'une chambre par exemple). Mais entre les deux?
Imaginons que nous puissions réaliser plusieurs essais,
avec une même chambre, meublée. Nous allumons le feu et
nous laissons la porte grande ouverte. Le flashover va se produire en 4
min (environ). Recommençons en fermant légèrement
la porte. Nous observerons que le feu a globalement moins
d'intensité, mais qu'il en a assez pour chauffer la fumée
et obtenir ce rayonnement de 20kw/m2. Nous atteindrons donc le
flashover mais cette fois (par exemple) en 5 minutes. Si nous fermions
encore plus la porte, nous aurons le flashover en 6 min etc... Mais
plus nous fermons la porte, plus nous baissons l'intensité du
feu. A un certain moment, bien que la porte ne soit pas totalement
fermée, son ouverture ne permettra plus de fournir assez d'air
au feu. Attention, il y aura assez d'air pour le feu continue, mais sa
puissance ne sera plus assez forte pour qu'il puisse déclencher
le flashover. Nous aurons donc une situation d'attente: le feu est
assez ventilé pour être vif, il progresse
d'élément mobilier en élément mobilier, il
produit de la fumée, celle-ci est très présente,
mais le feu ne peut pas monter en puissance puisque l'apport d'air est
insuffisant. Il se trouve donc dans un état stable, comme le feu
de notre cheminée.
En fait, alors que le feu
était dans sa phase de croissance et se dirigeait vers le "pic"
du flashover, sa croissance s'est trouvée arrêtée
par l'insuffisance de ventilation. Le feu reste alors dans un
état intermédiaire dont il pourra sortir de trois
manières:
- Par manque de combustible. Lorsqu'il aura
consommé tout le combustible présent, il
s'éteindra. Nous avons ainsi l'explication des cas
d'appartements totalement carbonisés, découverts par les
propriétaires au retour de vacances. Mais dans les habitations
actuelles, avec la quantité de meubles que nous avons, ceci peut
prendre un temps très long.
- Par manque de comburant. Le
feu dégage de la chaleur, donc de la pression et nous pouvons
imaginer que la chute d'un élément en feu ou cette
surpression ferme une entrée d'air. Le feu va alors
s'éteindre, faute de comburant. Si les secours interviennent
à ce moment-là, il y a risque de backdraft.
- Par
apport supplémentaire de comburant. Dans ce cas, le feu
reprendra son cycle et évoluera certainement jusqu'au flashover
soit en une fois, soit en plusieurs comme nous le verrons plus loin
dans nos exemples.
Ce troisième cas produit ce que
nous appelons un flashover induit par la ventilation,
c'est-à-dire un flashover qui a été produit non
pas par une ventilation qui était correcte dés le
départ, mais par une évolution de la ventilation,
insuffisante au départ et qui est devenue suffisante par la
suite.
Qui change la ventilation du feu? Mais comment
cette ventilation peut-elle changer? Pour cela deux solutions: La
première c'est la rupture des vitres. Des études (Fang et
Breese en 1980 [2] et Skelly en 1990 [3]) ont montré que la
rupture des fenêtres ne pouvait venir que de la différence
de température entre l'intérieur et l'extérieur.
Aujourd'hui, avec les fenêtres à double vitrage,
cette rupture est quasi impossible ou en tout cas, elle ne survient que
très rarement. Avec les fenêtres simple vitrage, soit le
profil de ventilation initial sera suffisant pour produire une
puissance permettant rapidement cette rupture (le flashover se produira
alors avant l'arrivé des secours) soit le profil de ventilation
est insuffisant, cette rupture ne se produira pas et le flashover ne
surviendra pas .
Etant donné que cette solution ne
présente pas de risque pour les sapeurs-pompiers,
penchons-nous sur la seconde solution, beaucoup plus réaliste:
le changement de profil de ventilation est le résultat d'une
action humaine.
Reprenons tous les récits d'accidents et
relisons les avec soin: nous découvrons de grandes similitudes.
Les sapeurs-pompiers arrivent alors que le feu est vif, mais
généralement assez petit et localisé. Ils sont sur
les lieux largement plus de 10 voir 20 minutes après la mise
à feu. Donc si le flashover devait se produire, il aurait
déjà eu lieu. Ils entrent pour chercher de soi-disant
victimes, cassent les vitres pour soi-disant évacuer les
fumées. En tout cas, ils se présentent face à un
feu stable, qui n'attend qu'une chose: que l'on améliore son
profil de ventilation. Et c'est ce que font les secours. Soit ce sont
les personnes qui entrent et augmentent la ventilation sans s'en rendre
compte, soit ce sont d'autres personnes, croyant bien faire et qui
changent ce profil en brisant des vitres ou en défonçant
des portes. Mais dans tous les cas, le résultat est le
même: le feu regagne en intensité et quelques instants
après tout prend feu, au mieux en détruisant simplement
l'habitation, au pire en piégeant les victimes et les secours de
façon quasi définitive.
Et en fin de compte, les
sapeurs-pompiers ne décèdent pas dans des flashover: ils
décèdent dans des flashover induit par la ventilation et
ce sont très souvent les sapeurs-pompiers qui changent le profil
de ventilation et permettent au feu de reprendre sa progression.
Quelques analyses Pour
bien visualiser ce qui se passe, nous pouvons utiliser les
modélisations informatiques. La première a
été réalisée dans le cadre du cours de
formateurs flashover Tantad. Elle montre l'évolution de la
puissance thermique dans une habitation. Le feu (A) se trouve dans une
pièce dont la ventilation est réalisée par une
petite fenêtre (B). Cette ouverture est suffisante pour maintenir
le feu, mais insuffisante pour lui permettre d'atteindre le flashover.
La porte principale (C) est fermée, tout comme la porte (E) qui
donne dans la pièce (D) où sont supposées
être les victimes. Le feu démarre (1) mais cette
évolution s'arrête rapidement par une petite pointe (2).
Il a consommé la réserve de comburant initial (air
contenu dans le local) et se trouve désormais dépendant
de l'apport de comburant, fourni par la petite fenêtre (B). Il va
varier en intensité, mais ne pourra jamais atteindre une forte
puissance. Sur toute la durée marquée 3, il attend que
les secours arrivent et entrent pour sauver les victimes. Pourtant les
secours devraient savoir deux choses: d'abord que les victimes qui sont
confinées seront encore vivantes, pendant un temps très
long et chercher à les sortir va les exposer au feu et aux
fumées. Ensuite que les victimes non-confinées sont
déjà décédées: comment
imaginer qu'un enfant, en pyjama, soit encore vivant dans un
environnement dans lequel le sapeur-pompier ne peut rester que quelques
minutes avec un ARI et une tenue de feu?
Dans
notre simulation, nous ouvrons la porte principale (C) de l'habitation,
au moment noté 4 sur la courbe de puissance thermique. La
situation se dégrade, mais pas instantanément. Les
secours auraient le temps de se diriger vers le feu et de l'attaquer.
Mais la simulation se poursuit sans attaque, en prenant comme
hypothèse l'ouverture successive de la porte (E) pour chercher
les victimes. L'issue est facilement observable: le feu est mieux
ventilé, progresse et atteint le flashover. Nous notons
d'ailleurs que si l'ouverture de la porte principale (C) favorise
beaucoup le feu, c'est l'ouverture de la porte de la chambre (E
à l'instant 5), qui dégrade le plus la situation. Cette
pièce étant à une pression plus faible que le
reste de la structure (pièce froide, structure chaude),
dès que la porte s'ouvre, l'air chaud et les fumées
s'engouffrent dans la chambre (tuant les victimes en quelques secondes)
tandis que l'air frais en est extrait rapidement et va
immédiatement favoriser le feu.
La seconde simulation
reproduit fidèlement un incident qui s'est produit le 4 Mars
2006 à 8H15 du matin, sur le secteur de Bully-les-Mines (Nord de
la France). Les secours arrivent sur les lieux et sont accueillis par
un homme et son fils, seuls habitants de la maison. Le feu a pris dans
la chambre (C) et ils sont sortis, sains et saufs. Le binôme
pénètre (A) dans une première pièce,
enfumée, mais sans percevoir de chaleur. Les deux
sapeurs-pompiers cherchent le feu et ne le trouvent pas. Ils passent
(B) alors dans la seconde pièce, sans plus de succès: le
feu, faiblement ventilé et peu visible, se trouve
derrière le lit (C). A cet instant les fenêtres D et E
sont fermées.
Toute
cette phase de recherche se déroule sur la période 1 de
l'évolution du feu. Revenus sur leurs pas, ne percevant aucune
chaleur et se trouvant en présence d'une fumée
moyennement dense, les sapeurs-pompiers pensent qu'il y a eu du feu,
mais que tout est éteint. Il décident donc d'ouvrir la
fenêtre D, afin de gagner en visibilité. Rapidement (2) le
plafond de fumée remonte, la visibilité
s'améliore, mais le feu reçoit donc de l'air. Il
progresse, durant la phase 3. Le binôme perçoit alors une
chaleur croissante et voit par la porte, des lueurs orangées.
Alors qu'il se dirige vers le feu (B), celui-ci a progressé, et
provoque la rupture de la vitre de cette pièce (simple vitrage
de mauvaise qualité - rupture de E au moment 4) et amène
le flashover, parfaitement visible sur la courbe de puissance. Le front
de flamme passe dans la pièce où se trouvent les deux
sapeurs-pompiers qui ne doivent leur survie qu'au fait qu'ils ont une
lance débitant 500lpm (135GPM) avec laquelle ils se
protègent.
Que faire? Il est désormais
clair que si le profil de ventilation est suffisant, le flahover se
produira avant l'arrivée des secours. Dans le cas contraire, il
est primordial de conserver le feu dans cet état d'attente.
Casser des fenêtres, ouvrir "pour voir", est sans doute la pire
des choses car le feu n'attend que cela. Il faut prendre son temps
(cela ne veut évidemment pas dire qu'il faut traîner...)
établir des moyens hydrauliques puissants, puis
pénétrer en changeant le moins possible l'état de
ventilation de la structure et en refroidissement
systématiquement les fumées, car c'est cet
élément qui favorise la propagation aux fronts de flammes. L'anti-ventilation,
consistant à refermer les portes ouvertes, possède de
nombreux inconvénients. La VPP en possède tout autant. Quant
à croire que la création d'exutoires résoudra tous
les problèmes, c'est une utopie: si l'apport d'air est
limité, cela peut être simplement parce que la sortie des
fumées occupe la partie haute des ouvertures et diminue ainsi la
surface d'entrée de l'air. En créant un exutoire, le
plafond de fumée remonte, dégageant ainsi le haut des
ouvertures et facilitant cette entrée d'air. Si l'exutoire est
bien placé et d'une taille suffisante, l'évacuation de
fumée sera rapide et l'augmentation de puissance du feu n'aura
que peu d'impact. Mais si l'exutoire est légèrement trop
petit, ou s'il est mal placé, ou si, plus souvent, une zone
piège des fumées, alors la remonté du plafond de
fumée donc l'accroissement de l'apport d'air par le bas, aura
des conséquences souvent désastreuses.
C'est
suite à ces analyses que le groupe de formateurs flashover
Tantad a démarré une étude sur les moyens
tactiques. C'est dans ce cadre de recherche que la Capitaine Karla
Marina Gomes-Pereira des sapeurs-pompiers de Brasilia a
énoncé le principe de la "ventilation
discrète", système visant à laisser le plus
possible la structure dans l'état ou les secours la trouve en
arrivant. Tels des voleurs pénétrant discrètement
dans une habitation à l'insu des habitants, les sapeurs-pompiers
pénétrent dans l'habitation à l'insu du feu,
discrètement: ce qui est ouvert reste ouvert, ce qui est
fermé reste fermé. Si le feu est presque endormi, autant
le laisser dormir, le surprendre et le tuer dans son demi-sommeil.
Conclusion Le
flashover induit par la ventilation est sans doute le pire ennemi des
sapeurs-pompiers, d'autant que ce sont eux qui,
généralement, le provoquent. C'est bien la
compétence du personnel engagé à
l'intérieur, mais aussi la compétence du commandement qui
fait la différence. Faire entrer du personnel sans moyen
hydraulique est une erreur fondamentale. Et lorsque nous parlons de
moyens hydrauliques, nous parlons évidemment de lance et pas
d'extincteur! Le rôle du chef doit être de surveiller la
structure et d'empêcher les actions extérieures qui vont
perturber celle-ci. L'ordre de ventiler ne peut venir que de ceux qui
ont trouvé le feu et qui vont subir les effets positifs ou
négatifs de cette action. Ventiler, percer, casser: tout aura un
impact sur le feu au détriment des secours et des victimes.
1
- "A Discussion of the Practical Use of Flashover In Fire
Investigation" Patrick M. Kennedy, Kathryn C. Kennedy, 2 -
J.B. Fang, J.N. Breese, Fire development in residential basement rooms,
NBSIR 80-2120, National Bureau of Standards, Gaithersburg, MD, 1980. 3
- Skelly, M. J., ?An Experimental Investigation of Glass Breakage
in Compartment Fires,? NIST- GCR-90-578, (Gaithersburg, MD:
National Institute of Standards and Technology, 1990).
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