Nous voici déjà au 6éme article de la
série. Les choses commencent à se préciser. Pour
l'instant nous avons surtout tenté de comprendre ce qui ne
va pas et si nous regardons les interventions qui se déroulent
sur notre secteur ou qui sont disponibles sur internet, en
vidéo, nous constatons que nos remarques sont assez pertinentes.
Cette fois, nous allons nous commencer à nous attaquer aux
différentes tâches composant une intervention, afin de
voir si leur rangement peut nous donner une partie de la solution.
Mais avant, nous allons éclaircir quelques points, afin de
répondre à des remarques et des questions apparues suite
à la lecture des articles précédents.
12 minutes
En premier, revenons sur les 12 min. C'est le temps
généralement constaté entre le moment de
l'arrivée sur les lieux et le résultat, ou du moins
de ce que l'on peut appeler la promulgation des résultats.
L'équipe arrive, prépare, puis fait quelque chose.
Au bout de 12 min, on regarde ce que ça donne : soit c'est
éteint, soit ce n'est pas éteint. Cela ne veut pas
dire qu'à la 13éme minute on range le
matériel, mais en tout cas à la 13éme minute (en
schématisant) nous savons si le résultat est bon ou pas.
Comme pour une recette de cuisine : nous avons pris des
ingrédients (pour nous, c'est le choix des moyens), puis
nous avons cuisiné (pour nous, c'est l'utilisation
des moyens). A la 13éme minute, nous sortons le
gâteau du four. Si nous avons choisi les bons ingrédients
et que nous avons bien cuisiné, le gâteau est bon. Sinon
il n'est pas bon.
Mais que l'on ait choisi ou non les bons ingrédients et
qu'ils aient été utilisés de façon
correcte ou non, ne change rien au fait que tout ceci se déroule
en 12 minutes.
Ce qui nous intéresse, ce n'est donc pas de diminuer ce
temps. Ce qui nous intéresse c'est d'avoir un bon
résultat ou en tout cas le résultat voulu. Si nous nous
basons sur le contenu général de flashover.fr, notre
objectif c'est l'extinction d'un feu de local. Mais
notre système d'organisation peut (doit) marcher pour tout
autre chose. Si nous arrivons sur un feu d'habitation avec le
toit intégralement percé, et en feu, il est clair que
nous n'aurons pas le même objectif. Mais nous devrons quand
même mettre en oeuvre des moyens donc une organisation, pour
arriver à l'objectif qui sera fixé.
L'autre élément à prendre en compte,
c'est que ce temps n'est visiblement pas modifiable dans le
contexte de nos feux de locaux, car quelle que soit la méthode
qui sera choisie, il faudra mettre en place du matériel, puis
agir. Cette action aura un effet sur le feu. Soit cet effet sera de le
tuer, soit cet effet sera de lui apporter du comburant et de la faire
progresser.
En clair, notre but n'est pas «aller plus vite».
Notre but c'est «mieux faire», toujours dans ce
même laps de temps.
Le nombre ne fait rien à l'affaire
La mise en place de la notion de temps superposés permet de voir
que le temps des uns ne rallonge pas le temps des autres, mais
qu'il ne le raccourcit pas non plus.
C'est, rappelons-nous, la remarque des informaticiens sur le fait que 9 femmes ensemble ne font pas un enfant en 1 mois.
Ceci est facile à vérifier au travers de trois petits essais :
- Prenez un binôme et demandez lui d'établir une lance. Chronométrez le temps nécessaire.
- Prenez 3 binômes et demandez à chaque binôme
d'installer une lance, en même temps. En tout, vous aurez
donc trois lances installées. Chronométrez le temps
nécessaire.
- Prenez 3 binômes et demandez leur d'établir
une seule lance (donc 6 personnes installent une lance).
Chronométrez le temps.
Vous verrez que le temps de l'essai 1 est égal au temps de
l'essai 2, ce qui est logique. Le temps de chaque binôme a
été superposé au temps de l'autre, mais le
temps global, notre temps «linéaire» n'a pas
été modifié.
Par contre, il y a de très forte chance que le temps du
3éme cas soit supérieur aux autres. Pourquoi ? Parce que
les 6 personnes se sont gênés. En fait, soit vous en aurez
deux qui installeront la lance et quatre qui ne feront rien, soit tout
le monde va vouloir faire et tout le monde va gêner tout le
monde.
C'est pour cela que les départs avec un grand nombre de
personnes ne donnent rien de bon : ils donnent une impression de foule,
mais ne sont pas «rentables». Là encore, en gestion
de projet ce problème est bien connu mais semble
ignoré des services incendies, qui pensent que pour mieux
lutter contre les feux, il faut envoyer un nombre important
d'engins. Attention, cela ne veut pas dire qu'il faut
partir à 2 sapeurs-pompiers! Simplement il faut trouver le nombre de personnes
idéal en fonction de l'objectif. Lorsque cet objectif
n'est pas atteint, il faut se pencher sur l'organisation du
groupe et pas tout de suite rajouter du personnel en pensant que plus
il y aura du monde et mieux ça ira.
Pour les passionnés de lecture, je ne peux que conseiller
"Le mythe du mois homme, Essai sur le génie
logiciel", de Frederick P.Brooks (Edition Thomson Publishing
ISBN-2-84180-081-4). Assez imbuvable pour ceux qui sont
réfractaires à l'informatique (Brooks est le
«papa» de l'IBM System/360), ce livre
décortique les projets informatiques réussis ou
raté en fonction de l'organisation.
Nous y lisons: «
Nous avons tendance à blâmer le support physique
pour la plupart des difficultés d'implémentation,
car le support n'est pas «notre» dans le sens ou nos
idées le sont et l'amour-propre nous empêche de voir
plus loin». Pour l'informaticien, c'est le fait de
dire que si le programme n'affiche pas les images assez vite
c'est que «la carte graphique n'est pas bonne»,
alors qu'en fait le programme qu'il a réalisé est trop
lent. Pour le pompier, c'est la lance qui est fautive. Pas le
fait que le porte lance n'a pas arrosé au bon endroit
parce qu'il a «pensé que» c'était
mieux d'arroser autre part !
Concernant l'ajout de personne, le cas est traité de façon très mathématique :
«
Si chaque tâche doit être
séparément coordonnée avec chaque autre,
l'effort augmente en n(n-1)/2 où n est le nombre de
tâches. Trois travailleurs réclament 3 fois plus
d'intercommunication que deux, 4 en réclament 6 fois plus
que deux. L'effort supplémentaire de communication peut
complètement annihiler les gains apportés par la division
de la tâche». Et Brooks de conclure «
A ce stade, ajouter des hommes allonge le délai au lieu de la raccourcir».
C'est aussi ce que nous connaissons comme étant la Loi de Smith : «
Ajouter plus de personnes à un projet qui est en retard ne fait que retarder encore plus celui-ci».
La seule chose c'est que dans notre cas, le délai
fatidique des 12 min sera toujours présent. Car pour nous,
diminuer le nombre d'hommes ou l'augmenter ne change rien
à ce temps linéaire. Simplement, comme nous allons avoir
de plus en plus de couches de «temps superposés»
nous allons augmenter la difficulté de gestion alors même
que le temps linéaire restera le même.
Le chef de projet informatique qui ajoute du personnel, va quand
même réaliser le logiciel. Simplement celui-ci sera
réalisé en un temps de plus en plus long.
Le chef d'agrès qui demande de plus en plus de monde ne
disposera toujours que de 12min et simplement, quand le gong va sonner
au bout de ce délais fatidique, son équipe n'aura
rien réalisé de correct. A vouloir augmenter le
personnel, quand le four sera ouvert au bout des 12min, ce sera pour
constater que tout le monde a mis des oeufs pour le gâteau,
mais personne n'a pensé à la farine.
Si nous avons une équipe de 6 sapeurs-pompiers, dont un chef et un
conducteur, nous n'avons que 4 personnes potentiellement
«actives» contre le feu. La gestion de ces 4 personnes,
donc entre autres, la surveillance de ces personnes pour les
empêcher de réaliser des actions
incontrôlées, est assez facile. Mais si nous avons 20
personnes comment faire? Comme tout le monde est habillé de la
même manière, il est totalement impossible pour un sergent
de savoir si tel sapeur-pompier se munissant d'une masse
pour casser un carreau et un membre de son équipe.
Et le temps que le sergent analyse cela, le carreau sera cassé,
le feu sera ventilé et la maison partira en fumée.
Que peut faire le diagramme de Gantt ?
Nous avons fini l'article précédent en indiquant
que le diagramme de Gantt ne pourrait pas tout résoudre.
Revenons quelques instants sur ce point avec le schéma
ci-dessous.
Nous avons notre déroulement d'intervention, et nous y avons ajouté 3 zones regroupant des actions.
- Le groupe 1, en orange, entoure les actions initiales. Ici, cette
zone regroupe la première analyse du chef et les actions
d'attentes du reste du personnel. Nous savons que ce principe
n'est pas bon, car il fait perdre beaucoup de temps et le
personnel reste rarement inactif. Mais pour l'instant, nous ne
savons pas comment gérer ce groupe d'actions et le
diagramme de Gantt ne pourra pas nous aider, du moins pour
l'instant. Pour le moment, laissons donc ce groupe
«orange» de côté.
- Le groupe 2, en bleu, est le groupe des actions qui doivent
s'enchaîner. C'est ce que le diagramme de Gantt peut
faire de mieux. C'est de cela que nous allons nous occuper.
- Le groupe 3, en rouge, représente les
«exceptions». Ce sont tous les événements non
prévus. Le tuyau qui éclate, mais aussi la personne qui
appelle au secours à la fenêtre alors que tout le monde
avait dit que la maison était vide. Ces éléments,
le diagramme de Gantt n'est pas fait pour les gérer. Pour
l'instant, nous ne nous en occuperons pas et nous les traiterons
dans un prochain article.
Ce que nous allons constater c'est que les réponses aux
questions posées par le groupe 1 et le groupe 3, nous serons
données indirectement par le diagramme de Gantt et les
tâches que nous allons y placer. C'est pour cela que nous
allons commencer par ce diagramme.
Remplir le diagramme
Le diagramme, ce n'est qu'une sorte de calendrier
multi-couches, que nous remplissons avec des blocs. Donc dans notre
cas, le diagramme représentera une intervention et nous allons
découper ce travail en actions élémentaires. Par
exemple installer une lance est une action élémentaire,
alimenter l'engin également. Chaque action à bien
un (ou plusieurs) acteurs : mettre la pompe en marche et régler
correctement la pression sont des actions élémentaires
pour le conducteur.
Au delà des actions déjà connues, nous en avons
d'autres que nous ne réalisons sans doute pas, mais qui
peuvent paraître intéressantes, comme par exemple le
placement d'échelle si nous avons une habitation à
étage. Ceci en se disant que si un sapeur-pompier monte et que
le feu repart du RdC et monte par la cage d'escalier, cette
échelle offrira au personnel piégé, une solution de fuite rapide.
Dans un projet, quel qu'il soit, il y a toujours au départ
une impression de flou et de multitude, et le sentiment de ne pas
savoir pas quel côté commencer. La solution, très
simple est donnée par Descartes, dans «
Le Discours de la Méthode».
- Ne recevoir aucune chose pour vraie tant que son esprit ne l'aura
clairement et distinctement assimilé préalablement.
- Trier ses difficultés afin de mieux les examiner et les résoudre.
- Établir un ordre de pensées, en commençant
par les plus simples jusqu'aux plus complexes et diverses, et ainsi de
les retenir toutes et en ordre.
- Passer toutes les choses en revue afin de ne rien omettre.
Comme l'indique Descartes, nous allons commencer par les actions
les plus simples donc celles que nous connaissons déjà
(établir une lance par exemple). Pour chaque action, nous allons
mesurer afin de bien la juger. Progressivement, nous verrons alors
apparaître des «trous», et des actions que nous
n'imaginions même pas, nous deviendrons évidemment
nécessaires.
Pour chaque action, nous avons trois paramètres et donc trois valeurs à trouver :
- Qui réalise cette action ?
- Qu'elle est l'action qui doit impérativement
être réalisée avant (sorte de pré-requis de
l'action)
- Combien de temps dure cette action ?
Qui réalise l'action nous permettra de savoir sur quelle
ligne de notre diagramme se trouvera celle-ci (1), l'action
nécessaire avant, nous permettra de positionner notre action
à partir du début (2) et enfin sa durée nous
permettra de lui donner une longueur (3).
Nous pourrons ajouter bien évidemment un petit mode
d'emploi pour la réalisation de l'action, ce qui
nous permettra de réaliser des entraînements. Notons
d'ailleurs qu'avec ce système, nous optimisons la
formation puisque nous ne nous entraînons que de façon
ciblée, la liaison entre les actions, leur enchaînement ne
venant que de l'organisation. Cette découpe est
déjà une mise en valeur du principe de Pareto, par lequel
80% des problèmes sont générés par
seulement 20% des actions. En clair, une simple action mal faite
perturbe l'ensemble et ce n'est certainement pas en faisant
des manoeuvres générales, mélangeant toutes
les actions que l'on ciblera et que l'on corrigera celle
qui est fautive car celle-ci sera «noyée dans la
masse».
Temps vs vitesse
Nous devons connaître la durée nécessaire pour chaque action. Mais
attention, cela ne veut absolument pas dire qu'il faut
«gagner du temps». Dans un système
d'organisation, ce n'est pas la vitesse de
réalisation qui compte, mais la fiabilité de ce temps.
Qu'une équipe mette 30 secondes pour établir une
lance ou qu'elle mette 2 minutes n'a en fin de compte que
peu d'importance. Ce qui compte c'est de connaître le
temps, à l'avance, avec le plus de précision
possible.
Ainsi, si vous êtes locataire, vous allez devoir donner un
pré-avis pour quitter votre résidence et aménager
dans la maison que vous venez de faire construire. Peu importe la date
à laquelle la maison sera habitable : ce qui importe c'est
de connaître cette date à l'avance, afin que vous
puissiez donner votre pré-avis pour quitter la location. Si on
vous indique que votre maison sera terminée en Avril et
qu'elle ne l'est qu'en Juin, vous serez à la
rue pendant 2 mois. Si on vous indique qu'elle sera
terminée en Avril, qu'elle est terminée 2
mois plus tôt et que vous devez 3 mois de pré-avis, vous
aller devoir continuer à payer votre location pour rien.
Il en est de même pour le chef d'agrès : s'il
compte sur une action en 4 minutes et qu'elle se fait en 8, cela
perturbe toute son organisation. Mais si l'action est
réalisée en 1 minute, cela perturbe aussi
l'organisation car l'équipe va venir voir le chef
alors que celui-ci est en pleine réflexion, avec le danger que
cette équipe, disposant de temps, ne se mette à faire
«quelque chose pour aider».
La réalité
Cette mesure du temps est à associer au «rendement»
de l'action. Ces deux éléments sont difficilement
mesurables car nous ne pouvons généralement les mesurer
qu'en exercice.
Or, l'écart entre l'exercice et la réalité, peut être énorme.
Récemment, sur le forum, nous avons posté des messages
relatifs à des vidéos tournées au Japon. Une
recherche sur Youtube ou Dailymotion permet de trouver des dizaines de
ces vidéos dans lesquelles sont filmés des exercices
réalisés dans ce pays. Concours de manoeuvre, exercices
classiques, peu importent, mais toujours est-il que le fonctionnement
semble «robotisé» à l'extrême et
fait découvrir à nos yeux ébahis, des
établissements réalisés de façon impeccable,
en quelques secondes. Où les choses deviennent plus amusantes
c'est lorsque nous arrivons à nous procurer des
vidéo de véritable feux, qui montrent alors un
«bricolage» au delà de toute imagination.
Or, ce «bricolage» nous apparaît d'autant plus
ridicule que nous le mettons en face des autres vidéos.
C'est donc la comparaison qui fait la valeur et pas
l'action en soit.
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En exercice, un déroulé de tuyau parfait. Le tuyau se déroule entièrement et tout droit. |
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Sur intervention, le «vrai»
déroulé de tuyau : un tuyau qui se déroule sur 2m,
part sur le côté et termine en tas. |
Pour revenir à notre organisation, comment dans ces conditions
pouvons-nous prévoir quelque chose? Le chef pense, à la
vue de la manoeuvre, que les 4 ou 5 tuyaux seront
déroulés, parfaitement droits, en quelques secondes. Son
schéma de fonctionnement va donc prendre en compte ces
paramètres. Même si ce n'est que mentalement, il va
construire son diagramme de Gantt avec des «blocs
élémentaires» qui auront les valeurs qu'il
suppose être bonnes. Sur intervention, les actions ne seront
pourtant pas semblables aux prévisions (et ici, c'est le
moins que l'on puisse dire !).
La gestion des temps superposés deviendra rapidement un
véritable enfer et la conclusion qui s'imposera
d'elle-même sera que le système organisationnel,
donc en quelque sorte le principe du diagramme de Gantt, n'est
pas applicable. Alors qu'en fait, c'est simplement que le
diagramme aura été rempli avec des données
erronées.
Pour éviter ceci, la solution serait de réaliser des
mesures multiples, dans des conditions diverses. Par exemple pour
dresser une échelle, il ne faudra pas essayer une fois en plein
jour, dans un lieu dégagé, mais essayer plusieurs
dizaines de fois, par grand soleil, pluie, avec du personnel variable
etc. Le principe peut paraître lourd, mais nous devons
bien comprendre qu'à aujourd'hui, nous n'avons
strictement rien, à part des idées ou des remarques du
style «je pense que». Rien n'est véritablement
chiffré alors que c'est la base de tout. En même
temps, nous avons, avec internet, un outil fabuleux : un sergent du
nord de la France qui fait un essai de mise en place
d'échelle, obtiendra des valeurs : un temps et un nombre
de personnes nécessaires. Un autre sapeur-pompier, même
d'un autre pays, pourra faire la même chose. Même si le
matériel est différent, cela donnera une idée du
temps et permettra déjà d'avancer. Et avec le
réseau, nous pouvons mettre nos valeurs en commun.
A ceci nous pouvons ajouter une analyse de toutes les vidéos
disponibles sur internet, et qui montrent des actions menées sur
intervention. Ceci devant nous permettre de moduler nos
résultats de tests «manoeuvres» en fonction du
stress, toujours présent.
Nous devions, dans cet article, commencer à remplir notre
diagramme de Gantt. Sauf que nous avons découvert que pour le
remplir, il fallait des données et que nous ne les avions pas.
Ce préambule au remplissage, nous a donc permis de prendre
conscience de ce besoin de lister les tâches, et de les
définir. Dans le prochain article, nous ferons donc une liste.
Et ensuite, vous entrerez en action en proposant éventuellement
d'autres tâches, mais surtout en réalisant des
mesures sur celles déjà définies.